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Yasujiro Ozu ( 小津 安二郎 Ozu Yasujirô )

cinéaste japonais

(biographie) (filmographie)


Filmographie :


 

Biographie

Cinéaste japonais, Ozu Yasujiro est né à Tokyo le 12 décembre 1903.

Fils de commerçant, il se découvre très jeune une passion pour le cinéma.
Il grandit à Matsuzaka près de Nagoya dans le village ancestral de la famille. Son enfance est marquée par l'absence de son père qui travaille à Tokyo.

En 1922, un oncle le fait entrer en qualité d’assistant-opérateur à la Shochiku, importante société de production où il devient ensuite assistant-réalisateur.
Dès 1927, il met en scène son premier film, le Sabre de pénitence, collaborant pour la première fois avec celui qui sera le scénariste d’un grand nombre de ses œuvres futures : Kogo Noda.
Ses premiers films, disparus pour la plupart, sont souvent des comédies imitées du style américain, mais abordant le thème sur lequel il construira sa carrière, la vie quotidienne de la classe moyenne japonaise

Au milieu des années 1930, il devient l’un des réalisateurs les plus célèbres du Japon, aussi talentueux dans la comédie que dans le drame. Dans un genre comme dans l’autre, il s’attache désormais à traiter de la vie familiale japonaise, témoin des bouleversements sociaux de l’époque.
A ses débuts, il utilise beaucoup le travelling, ce qu'il évitera plus tard, et place sa caméra à la hauteur des acteurs.

En 1937, il est mobilisé et sert pendant vingt mois en Chine. En 1943, il se voit confier la réalisation d’un film de propagande à Singapour, dont il ne tournera que quelques plans, préférant ensuite attendre sur place la capitulation du Japon, qu’il juge inévitable.

Durant ce séjour, il découvre les films de Lubitsch, son cinéaste favori, et Citizen Kane (1941) de Welles, deux films qui lui font une forte impression.
Après la guerre, il affine ses réalisations, et des films tels que Voyage à Tokyo (Tokyo monogatari, 1953), souvent considéré comme son chef-d’œuvre.

Les films d’Ozu sont très épurés, le réalisateur semblant préférer le plan moyen fixe à tout autre, avec cette particularité que la caméra est généralement placée très bas, presque au niveau du sol. Les rares gros plans ou mouvements de caméra sont très subtils et , grâce à de magnifiques plans de coupe, donnent à la mise en scène d’Ozu une respiration unique, un sens incomparable de l’espace et de la présence humaine.
La trame des récits est toujours très simple et comporte peu d’actions spectaculaires, voire aucune. Ozu, en effet, semble s’être très peu intéressé à la dramatisation et avoir cherché, par l’extrême sobriété et densité de la forme cinématographique, à atteindre l’essence même de ce qu’il filmait. En cela, il est d’ailleurs fidèle à une longue tradition artistique japonaise.

Ozu a beaucoup de mal à accepter les nouvelles techniques.
Il est en particulier contre l'utilisation de la couleur et réussit sur ce point à tenir tête aux pressions de la Shochiku jusqu'à la fin des années 50, période à laquelle il finit par céder, et tourne Fleurs d'Equinoxe.
Pour ceux qui sont habitués à l'univers sobre et mélancolique d'Ozu, c'est un film qui tranche avec ses productions précédentes, offrant la mise en scène d'un monde brillant et raffiné, traité avec un certain humour.
Il prend finalement un tel plaisir à réaliser ce film qu'il décide de tourner ses cinq derniers films en couleur (entre autre Le goût du saké, 1962).

Ozu ne s'est jamais marié. A la mort de son père, en 1936, il habite avec sa mère.
Il meurt d'un cancer le 12 décembre 1963, le jour de son 60ème anniversaire, après avoir tourné 54 films.
Ses cendres reposent dansle Temple Engaku-ji à Kita-Kamakura.
Sa tombe est gravée du seul caractère "mu", un terme philosophique que l'on traduit généralement par "néant".

 


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