Distribution:
- Chishu Ryu : Shukishi Hirayama
- Chieko Higashiyama : Tomi Hirayama
- Setsuko Hara : Noriko
- Haruko Sugimura : Shige Kaneko
- Sô Yamamura
- Kuniko Miyake : Fumiko
- Kyôko Kagawa : Kyoko
- Eijirô Tono : Sanpei Numata
- Nobuo Nakamura : Kurazo Kaneko
- Shirô Osaka : Osako, Shiro
- Hisao Toake : Osamu Hattori
- Teruko Nagaoka : Yone
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Fiche technique:
- Titre original : Tokyo monogatari
- Réalisation : Yasujiro Ozu
- Scénario :Kôgo Noda
Yasujiro Ozu
- Musique : Kojun Saitô
- Date de sortie : 1953
- Genre : drame
- Durée : 136 minutes
- Noir et Blanc
- Production : Takeshi Yamamoto
Shochiku Films Ltd.
- Images : Yuuharu Atsuta
- Montage : Yoshiyasu Hamamura
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Un couple de retraités se sent vieillir.
Un matin de juillet, ils décident de quitter leur petit village portuaire
et de rendre visite à leurs enfants, établis à Tokyo.
Mais ceux-ci les reçoivent plutôt froidement. Seule la veuve de leur second
fils, tué à la guerre, Noriko, leur témoigne un peu d'amitié.
Un soir, l'homme retrouve un de ses camarades et se saoule au saké. Puis
les deux vieillards regagnent leur village. Dans le train du retour, la
femme est prise d'un malaise.
Elle mourra sans avoir pu revoir les siens, prévenus trop tard. Les funérailles
terminées, chacun se hâte de repartir.
La plus éprouvée est Noriko, à laquelle le vieil homme, touché de sa sollicitude,
conseille de se remarier.
Le soir tombe et il reste seul.
Plus encore que ses compatriotes Kurosawa et Mizoguchi, Yasujiro Ozu
(1903-1963) a été découvert tardivement en Occident.
Il fallut l'obstination de quelques critiques éclairés pour
que soit enfin révélée au public l'oeuvre de ce créateur discret, à l'inspiration
résolument traditionaliste, au style d'une sobriété et d'un
dépouillement déconcertants. Il filme en plans fixes, cadrant les
scènes en position basse, la hauteur traditionnelle de la vie ancestrale
au Japon, dédaignant travellings et gros plans.
Ce film comme la plupart des autres raconte une histoire assez pessimiste
et illustre la désagrégation des valeurs familiales et sociales, dans
un pays guetté par la modernisation.
Critiqué comme réactionnaire par certains, Ozu est en fait un contemplatif,
inscrivant de menus faits quotidiens dans le grand livre de l'éternité,
et donnant un sens au plus petit détail.
Ses films sont d'un réalisme minutieux qui confine paradoxalement à l'abstraction.
Sa vie a été à l'image de ses films : vivant en
ascète auprès de sa mère, il ne se maria jamais et mourut le jour même
de ses soixante ans, un 12 décembre. Sur sa tombe, un seul mot gravé :
Mu (néant).
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