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Fin d'automne (秋日和 Akibiyori) , de Yasujiro Ozu, sorti en 1960


Distribution:
  • Setsuko Hara : Akiko Miwa
  • Yôko Tsukasa : Ayako Miwa
  • Mariko Okada : Yuriko Sasaki
  • Keiji Sada : Shotaru Goto
  • Miyuki Kuwano : Michiko
  • Shinichirô Mikami : Koichi
  • Shin Saburi : Soichi Mamiya
  • Chishu Ryu : Shukichi Miwa
  • Nobuo Nakamura : Shuzo Taguchi
  • Kuniko Miyake : Nobuko
  • Sadako Sawamura : Fumiko
  • Ryuji Kita : Seiichiro Hirayama
  • Fumio Watanabe : Tsuneo Sugiyama
  • Ayako Senno : Shigko Takamatsu
  • Yuriko Tashiro : Yoko
fin d'automne

Fiche technique:

  • Titre original : 秋日和 , Akibiyori
  • Réalisation : Yasujiro Ozu
  • Scénario : Ton Satomi (roman), Kôgo Noda et Yasujiro Ozu
  • Musique : Kojun Saitô
  • Photographie : Yuharu Atsuta
  • Montage : Yoshiyasu Hamamura
  • Durée : 128 minutes
  • Date de sortie : Japon 13 novembre 1960

Depuis la mort de son père, Ayako vit seule avec sa mère. Mais trois anciens amis de son père se sont mis en tête de trouver un mari à la jeune fille. Seulement Ayako refuse et préfère rester avec sa mère. Les trois hommes décident alors de remarier d’abord la mère, Akiko, une bien séduisante veuve., qu'ils ne tardent pas à courtiser.

Nouvelle version de Printemps tardif (1949) mais cette fois le père est remplacé par une mère.

Le thème, déjà présent dans Printemps tardif, est un des classiques dans la filmographie d'Ozu, mais il est ici exploité au maximum pour varier les scènes entre les différents personnages. Tout d'abord les trois compères s'en donnent à cœur joie en se rappelant leur ancien amour pour Akiko, deux d'entre eux regrettent ouvertement de ne point être veufs, et pour lancer des petites plaisanteries, un peu grivoises, lorsqu'ils constatent qu'avec une femme comme Akiko un mari est forcément vite épuisé.

Il faut savourer les séquences pleines de douceur et de complicité entre la mère et la fille jusqu'à ce qu'éclate un petit malentendu à propos de leur mariage respectif, Akiko étant la dernière informée et elle prononce une phrase superbe à propos d'un éventuel remariage : "il est difficile de repartir en bas de la colline". L'amour est perçu comme un véritable voyage au long cours où rien n'est gagné d'avance. L'émancipation (relative) de la jeunesse japonaise dans les années 1960 est représentée par Yoko qui va se charger de faire le lien entre tout le monde; elle ne va pas hésiter à contester les trois "vieux sages" pour leur faire comprendre que leur façon de faire manque totalement de tact. Cette jeunesse qui sait et qui dit ce qu'elle veut est une belle façon d'injecter du sang neuf dans l'œuvre du maître au diapason des idées nouvelles dans ce Japon en pleine mutation.

Le style d'Ozu est caractéristique et bien adapté à ce récit un peu nostalgique. Les acteurs jouent souvent face caméra, le regard ou le profil orientés avec grande précision, les séquences où les personnes sont côte-à-côte sont toujours dans la bonne perspective.

Quelques séquences sont à retenir particulièrement comme lorsque les sept jeunes partent en excursion à la campagne, lorsque deux d'entre eux saluent du haut d'un toit d'immeuble le train dans lequel se trouvent deux jeunes mariés, ou la mère et la fille dans le même peignoir pour une ultime escapade à deux à la campagne. Beaucoup de sérénité se dégage de l'ensemble et si cette Fin d'automne est chargée en émotion, coule en elle une sève salvatrice et revigorante.

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