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Nagisa Oshima(渚 大島 )
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Cinéaste japonais, Nagisa Oshima est né le 3 mars 1932 à Kyoto.
Orphelin de père à l'âge de six ans, il passe sa jeunesse aux
côtés de sa mère et de sa sœur cadette.
Dans sa jeunesse, il détestait sa ville natale Kyoto, qu'il jugeait trop conservatrice
et qu'il aurait voulu voir détruite dans les bombardements de la Seconde Guerre
mondiale.
Après des études de droit, il se lance dans le cinéma. Il entre aux studios
Shochiku. Il y devient assistant réalisateur, notamment avec Yoshitaro Nomura
et Masaki Kobayashi jusqu'en 1959, et signe un premier film Une Ville d'amour
et d'espoir .
Il réalise par la suite Contes cruels de la jeunesse , film au sujet
et au style neuf et énergique qui le désigne comme l'un des chefs de file de
la "nouvelle vague" de la Shochiku, avec Yoshida et Shinoda.
Son film suivant « Nuit et brouillard du Japon » (1960) intitulé ainsi en hommage
au film Nuit et brouillard (1955) d'Alain Resnais,
tourné pratiquement à l'insu de la Shochiku, et traitant d'un sujet politique
brûlant, cause un grand scandale.
En 1965, il crée sa propre compagnie indépendante, la Sozo-Sha, avec l'aide de sa femme, l'actrice Akiko Koyoma. Il tourne alors plusieurs films, plus ou moins "scandaleux", qui s'attaquent à divers tabous du Japon moderne, en particulier le sexe et le crime, deux de ses thèmes récurrents, tout en renouvelant radicalement le langage cinématographique des films progressistes des années 50 : «Les Plaisirs de la chair», «La Pendaison», «Il est mort après la guerre», «La Cérémonie», «Une Petite Soeur pour l'été».
C'est grâce à la collaboration d'un producteur français, Anatole Dauman, qu'Oshima peut tourner ce qui deviendra son plus grand succès international, « L'empire des sens » (1976), qui s'appuie sur un fait divers de 1936, et où il s'attaque délibérément au tabou du sexe et aux censeurs, en filmant pour la première fois au Japon des actes sexuels non simulés.
Son style, qu'il pousse, au-delà du réalisme, aux extrêmes de la révolte, du sexe et de la violence, présente des scènes d'une grande beauté formelle.
Suivent des documentaires pour la télévision «Kyoto, la ville de ma mère»
et «100 ans de cinéma japonais».
Ses collaborations à des productions internationales, Furyo (Merry Christmas,
Mr. Lawrence, 1983), qui réunit David Bowie, la vedette pop japonaise Sakamoto
Ryuichi et Tom Conti, d'après The Seed and the Sower (1963), roman de sir Laurens
Van der Post, ainsi que Max, mon amour (1986), qui traite des relations entre
une femme et un chimpanzé, ont été moins bien accueillies.
Nagisa Oshima demeure sans doute la figure de proue de ladite "nouvelle vague"
au Japon, et le partisan d'une notion exacerbée du cinéma d'auteur.