- Eiko Matsuda : Sada Abe
- Tatsuya Fuji : Kichizo
- Aoi Nakajima : Toku
- Yasuko Matsui: Tagawa Inn Manager
- Meika Seri : Matsuko
- Kanae Kobayashi : Kikuryû
- Taiji Tonoyama: le vieux mendiant
- Kyôji Kokonoe : Omiya
- Naomi Shiraishi : Geisha Yaeji
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- Titre original : 愛のコリーダ Ai no korida
- Réalisation :Nagisa Oshima
- Scénario : Nagisa Oshima
- Musique : Minoru Miki et chants traditionnels japonais.
- Images : Hideo Ito
- Date de sortie : 1976
- Production : Argos Films, France
Oshima Productions, Japon
- Durée : 105 minutes
- Genre : drame
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Le film se déroule en 1936 dans les quartiers bourgeois de
Tokyo. Sada, ancienne geisha devenue serveuse de restaurant, aime épier
les ébats amoureux de ses maîtres et soulager de temps à autre les
vieillards vicieux.
Fortement excité par cette fille, son patron, Kichizo, va l'entraîner
dans une escalade érotique qui ne connaîtra bientôt plus de bornes. Leurs
rapports sont épicés par toutes sortes de prestations annexes, qu'ils
accomplissent comme autant de célébrations initiatiques. Au terme d'une
joute épuisante, Kichizo se laissera étrangler par sa compagne, qui l'émasculera
dans un geste ultime de mortification.
Ce film est inspiré d'un fait divers authentique.
Dans le Japon militariste de 1936, un couple défraya la chronique en vivant
une passion charnelle extrême. L'ancienne Geisha Sada Abe et son
amant Kichizo s'entraînèrent chacun dans une spirale érotique qui
les coupa progressivement du monde extérieur. Une folie dictée par les
sens qui se termina par l'arrestation de Sada Abe, retrouvée errant
dans la rue avec le sexe de Kichizo qu'elle avait auparavant mutilé.
Cet hymne à l'amour fou et destructeur réussit la gageure d'échapper à
toute vulgarité.
Tel quel, le film devient un hymne charnel, mais ritualisé à l'extrême,
et ressemblant beaucoup moins à une chronique galante qu'à une espèce
de sacrifice mutuel.
Lors de sa sortie dans les salles japonaises en 1976, L'Empire
des sens provoqua un vrai scandale en raison de son caractère pornographique.
Le film, interrogation sur les limites de l'érotisme bien plus qu'un
simple divertissement osé, fut ainsi censuré dans son pays d'origine
: scènes coupées, zones de flou sur les parties sexuelles. Le réalisateur
Nagisa Oshima ne fut pas épargnée, puisque la pornographie reprochée au
film provoqua un procès durant lequel il dut comparaître. Le Japonais
fut relaxé en 1982.
Après quelques ennuis, et grâce à la coproduction
française, le film est diffusé dans le monde entier et connait
un grand succès.
L'Empire des sens fut présenté à Cannes en 1976, lors de la
Quinzaine des réalisateurs.
A la suite de sa projection au Festival du Film de Berlin, L'Empire
des sens fut accusé de pornographie. Néanmoins, dix-huit mois plus
tard, la Cour Fédérale allemande autorisa la sortie du film dans les salles
du pays sans la moindre censure.
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