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Encore traumatisé par les attaques de Nagasaki et Hiroshima,
le Japon trouve à travers Godzilla un moyen de montrer les ravages causés
par la bombe. Plusieurs scènes, plusieurs images y sont directement liés,
la ville détruite, en flamme, après le passage du monstre ou alors l'impuissance
de l'armée japonaise face au dinosaure radioactif. D'autres scènes bien
plus dures, semblent s'inspirer directement de la réalité. L'une des plus
poignantes : une infirmière mesurant le taux de radioactivité sur des
enfants, faisant un signe d'impuissance de la tête, ou encore l'hôpital
surpeuplé, les enfants en larme. Tout ceci est renforcé par deux choix
de mise en scène essentiels : un scénario filmé comme un documentaire,
alternant les annonces officielles, les discussions de savants, les plans
sur les quotidiens nationaux, mais aussi un noir et blanc austère donnant
aux décors détruits beaucoup plus de poids. D'ailleurs la ressemblance
entre les photos d'Hiroshima après la bombe et les décors du film, sur
deux ou trois plans particuliers, est totale. Le nom d'origine japonais de Godzilla est Gojira (ゴジラ), il est formé d'une combinaison de deux autres mots japonais : gorira (ゴリラ, "gorille") et kujira (鯨 (くじら), "baleine"). Ce nom serait issu d'une phase de plans préparatoires où Godzilla fut décrit comme « un croisement entre un gorille et une baleine » en référence à sa taille, sa force et ses origines aquatiques. C'est Tomoyuki Tanaka (1910-1997) qui créa Godzilla pour la société Tōhō en 1954. Le premier film fut tourné sous la direction de Ishiro Honda, moins de dix ans après les attaques américaines au moyen de la bombe atomique sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki. Ce film fut fortement censuré aux États-Unis où il fut remonté, notamment pour y inclure des scènes tournées avec l'acteur Raymond Burr. La diffusion de ce film en vidéo par la société HK, dans les années 1990 en format VHS, a repris son montage originel. Godzilla a révolutionné le genre des « films de monstres géants » grâce à la série de films à son sujet, produite à partir de 1954. Les animations de Godzilla étaient, en effet, réalisées en remplaçant les marionnettes habituellement utilisées par un acteur au costume assez réaliste pour l'époque. La thématique du monstre exploite aussi des thèmes écologiques et la peur de la bombe atomique, ce qui lui assura, et lui assure toujours un grand succès dans l'archipel nippon. Un univers de fiction cohérent s'est bâti autour de Godzilla
grâce aux très nombreux films où il est décrit comme un monstre qui demeurait
enfoui sous terre et fut réveillé par des essais nucléaires. Il détruit
alors des villes et affronte plusieurs autres monstres créés pour l'occasion,
comme Mechagodzilla et Ebirah, ou des créatures provenant des univers
de fiction d'autres « films de monstres », comme Mothra, Rodan et King
Kong. Vu à l'origine comme un ennemi de l'humanité qui détruit son environnement
naturel souterrain par des expériences nucléaires, Godzilla évolue au
fil des scénarios pour devenir l'allié des hommes contre des ennemis extra-terrestres.
En plus de ses films japonais d'origine, Godzilla apparait dans de nombreux
comic books, des jeux vidéo, et un roman. Le film est une immense métaphore, un amiral japonais
ne déclarait-il pas, après l'attaque de Pearl Harbor : ""Nous avons réveillé
un géant endormi"". Il se pourrait même que cette phrase ait inspiré directement
les scénaristes. Le personnage du savant écologiste est, à ce titre, tout
à fait représentatif, il ne veut pas détruire le monstre mais l'étudier,
on peut l'interpréter de nombreuses manières, un message écologique simple
bien sur, mais aussi une volonté d'empêcher le phénomène de se reproduire,
en le comprenant mieux. Comme il le dit, à la fin du film, et, les scénaristes
ne pensaient pas encore au succès du film et à ses nombreuses suites :
"Il y aura d'autres Godzilla". |
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