La Fille de la Cinquième Avenue (Fifth Avenue Girl)
film américain de Gregory La Cava, sorti en 1939


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Distribution:

  • Ginger Rogers : Mary Grey
  • Walter Connolly : M. Borden
  • Verree Teasdale : Mme Borden
  • James Ellison : Mike
  • Tim Holt : Tim Borden
  • Kathryn Adams : Katherine Borden
  • Franklin Pangborn : Higgins
  • Ferike Boros : Olga
  • Louis Calhern : Dr Kessler
  • Theodore von Eltz : Terwilliger
  • Alexander D'Arcy : Maître d'Hôtel

Ginger Rogers et Walter Connolly

Fiche technique:

  • Titre original : Fifth Avenue Girl
  • Titre alternatif français: Un ange en tournée
  • Réalisation: Gregory La Cava
  • Scénario: Allan Scott et Gregory La Cava
  • Production: Gregory La Cava
  • Société de production: RKO
  • Direction musicale : Roy Webb
  • Musique: Robert Russell Bennett
  • Photographie : Robert De Grasse
  • Direction artistique : Van Nest Polglase
  • Montage : William Hamilton et Robert Wise
  • Format : Noir et blanc - Son : Mono
  • Durée : 83 minutes
  • Dates de sortie : 25 août 1939 (première à New York)
    • France : 24 avril 1940

L'industriel Timothy Borden, ancien ingénieur, inventeur vingt-cinq ans aparavant d'une pompe révolutionnaire est devenu sans vraiment le vouloir le très riche propriétaire de Amalgamated pump Inc. Il se sent déprimé. Ses ouvriers bénéficient des 44 heures et il est prêt à leur accorder le demi-million de bénéfice annuel de sa société, seulement celle-ci va mal, notamment du fait de son fils Tim qui préfère jouer au polo que rédiger des devis pour les clients.

Sa secrétaire lui offre une cravate un peu voyante pour son anniversaire, mais c'est mieux que la solitude qui l'attend en rentrant chez lui car les membres de sa famille ont tous oublié cet anniversaire. Pire, une lettre d'une agence de détectives lui rapporte les rumeurs selon laquelle sa femme fréquente un jeune play-boy.

Suivant la suggestion de son domestique, Higgins, émerveillé que, dans Central park, les érables bourgeonnent, il s'y rend. Près du bassin des phoques, il y fait la connaissance de Mary, une jeune femme sans emploi mais qui se réjouit de sa bonne santé, de ses cinq dollars en poche et de la semaine de loyer payée. Séduit par sa joie de vivre, il l'invite dans un night club à la mode pour fêter son anniversaire. Il fait servir du champagne à tout le monde qui le remerciera en chantant bon anniversaire sous les yeux ébahis de sa femme qui était là, par hasard, avec son boy-friend.

Le lendemain à dix heures, Timothy se réveille avec un œil au beurre noir, ayant presque tout oublié, sous l'effet de l'alcool, de sa folle soirée de la veille. Mary a dormi dans la chambre d'amis à la stupeur de sa femme et de ses enfants. Il lui propose secrétement de vivre chez lui afin de rendre ses proches jaloux et de les intéresser à sa nouvelle vie, mais aussi dans le but de les mettre en face de leurs propres responsabilités, voire devant leurs incohérences respectives.

Ce scénario rappelle le film ''Mon homme Godfrey'' réalisé par le même La Cava en 1936. Ici aussi, un élément étranger fait intrusion dans une famille de la haute société accablée d'oisiveté et d'ennui et fait souffler un vent vif qui réveille ses habitants.

C'est Ginger Rogers qui incarne la jeune chômeuse rencontrée à Central park, jeune femme endurcie et sarcastique. Elle est alors la seule valeur sure de la RKO dans les films avec Fred Astaire ceux de La Cava mais aussi dans Mademoiselle et son bébé (Garson Kanin, 1939) et Ses trois amoureux (Garson Kanin, 1941). Sa collaboration avec Fred Astaire est terminée. "La grande farandolle" a clôturé la série de films de Ginger et Fred. Les projecteurs se sont éteints, Cendrillon a laissé le prince charmant et le magnifique carosse s'est transformé en citrouille. Elle n'est plus ici un personnage chic et comblé mais interprète avec grâce une jeune fille laborieuse.

La critique sociale n'a pas la virulence de celle d'un Frank Capra. Si la lutte des classes est mise en scène avec insistance c'est pour mieux montrer la persistance du modèle familial et américain dont les vicissitudes et inquiétudes, dues à la crise des années 1930, ne peuvent être que passagères.

Citations choisies:

  • Ce n'est plus une société de dix millions mais une société de dix millions qui périclite.
  • Higgins je ne fais pas peur ? Non pas du tout... Monsieur ça vous change de vous voir heureux
  • Les arbres et les fleurs suffisent à votre bonheur ...Je me demande pourquoi les gens travaillent aussi dur et à quelle fin ?
  • Les domestiques ont le luxe des riches sans les responsabilités.
  • Après, après quelque chose se présentera comme d'habitude (...) Les riches de la cinquième avenue râlent toujours comme si le pays allait à vau-l'eau. Quels problèmes ont-ils ? Ils rentrent chez eux tels des pantins de cire qui ont abusé des cornichons.

Le film se termine par un rapide "happy end", qui semble un peu artificiel, et pour cause ! La fin du film n'est pas celle que souhaitait La Cava. Originellement l'histoire se terminait plus tristement. Cette fin dramatique n'a pas été appréciée lors des previews, aussi les producteurs ont-ils incité La Cava à tourner la fin heureuse qui a été conservée jusqu'à aujourd'hui.

 

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