Les pages de Ciné-Passion . . .

Ces pages sont rédigées par et pour des passionnés du cinéma.
Pour nous joindre, déposer vos questions ou remarques: Ciné-Passion . . . . Les autres films cultes

Les Contes de la lune vague après la pluie, de Kenji Mizoguchi ( Japon, 1953 )

Distribution:

  • Masayuki Mori : Genjurô
  • Machiko Kyô : Mme Wakasa
  • Kinuyo Tanaka : Miyagi
  • Eitarô Ozawa : Tôbei
  • Ikio Sawamura : Genichi
  • Mitsuko Mito : Ohama
  • Kikue Môri : Ukon
  • Ryosuke Kagawa : le maître du village
  • Eigoro Onoe : valet
  • Saburo Date : vassal
  • Sugisaku Aoyama : vieux prêtre

Fiche technique:

  • Titre original : Ugetsu monogatari
  • Réalisation : Kenji Mizoguchi
  • Scénario :Matsutarô Kawaguchi
    Yoshikata Yoda
    Akinari Ueda (roman)
  • Musique : Fumio Hayasaka
    Tamekichi Mochizuki
    Ichirô Saitô
  • Date de sortie : 1953
  • Genre : drame
  • Durée : 94 minutes
  • Noir et Blanc
  • Production : Masaichi Nagata
  • Images : Kazuo Miyagawa

Le film se passe à la fin du XVIe siècle; à cette époque, le Japon est déchiré par les guerres intérieures.
Dans la région d'Omi, sur les bords du lac Biwa, un potier, Genjuro, vit pauvrement, sous la menace des hordes de l'armée Shibata. Ce soir-là, la fournée a été bonne; il décide d'aller à la ville, en compagnie de son beau-frère, Tobei vendre le produit de son artisanat.
Miyagi, son épouse, restée seule avec son fils, doit faire face aux mercenaires : elle est tuée d'un coup de lance, mais l'enfant est indemne. Pendant ce temps, les hommes tirent un bon prix des poteries. Tobei va pouvoir réaliser son rêve : acheter une coûteuse armure de samouraï, au désespoir de sa femme, Ohama, qui tente de le raisonner et le perd dans la foule.
Tandis qu'il joue les foudres de guerre, elle tombe entre les mains de soudards. Quant à Genjuro, il est la proie d'un autre maléfice. Une séduisante princesse, Wakasa, l'entraîne dans sa luxueuse résidence, à l'écart de la cité, et le subjugue par ses charmes.
Il goûte des joies édéniques, avant de réaliser qu'il a été le jouet d'une illusion.
La riche demeure où il croit avoir été reçu est en ruine depuis des années: Wakasa était un fantôme.
Un prêtre rompt le sortilège, mais le potier se retrouve finalement dépouillé de son bien. Il rentre tristement au village, où il trouve sa femme qui l'attend et lui pardonne.
Son fils le rejoint et se couche à ses côtés. Au réveil, il s'apercevra que ce bonheur retrouvé aussi est un leurre : Miyagi est morte, son fils fleurit pieusement sa tombe. Genjuro continuera à actionner le tour, tandis que Tobei, lui aussi de retour au pays, ayant récupéré Ohama dans un bouge, jette à la rivière ses armes de samouraï, symbole de toutes les vanités.

Ce film est d'un raffinement extrême, à la beauté tour à tour altière et éthérée, conjuguant en un même mouvement l'épopée et l'élégie, l'art de la fresque et l'art de la fugue. Les Contes de la lune vague peut être regardé comme un point limite de l'art de l'écran, qui transcende le clivage des genres, des lieux, des époques, et touche d'emblée à l'universel.
Et pourtant, dans son pays d'origine, le film ne fut qu'un demi-succès. Son réalisateur lui-même s'en déclarait insatisfait. Quand il le tourne, Kenji Mizoguchi (1898-1956) a déja plus de soixante-dix films à son actif, dont une infime partie a été vue en Europe.

Licence : reproduction libre sous conditions Créative Commons Ciné-Passion . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire général