Alain Séchas, plasticien contemporain français, né en 1955 à Colombes.

Il vit et travaille à Paris.

 

Depuis ses débuts en 1984 dans une usine à Hagondange (Lorraine), Alain Séchas s’emploie à restaurer un rapport immédiat, c’est-à-dire ne requérant pour s’établir aucune médiation culturelle, avec le public de ses expositions. C'est dans le dessin que s'exprime avec la plus grande liberté cette ironie qui lui est chère . Tout comme dans ses installations et sculptures, Séchas y attaque les petits et grands travers humains, la comédie des moeurs, les obsessions sexuelles, toujours avec le plus grand humour. C'est par la figure d'un chat (contenu phonétiquement dans son nom), dont la représentation anthropomorphe semble issue d'une bande dessinée, mais aussi d'un martien, élément, étranger, incongru, absurde, que l'artiste projette sa critique. Depuis 1996, date de la première occurrence du chat dans son travail, A. Séchas a homogénéisé sa production par le réemploi systématique de ces deux figures familières, élues comme équivalents anthropologiques pour leur capacité à susciter l’adhésion du plus grand nombre. Le choix du dessin comme médium privilégié (la sculpture étant chez lui assujettie au dessin) trouve là aussi une première justification. Si 1996 marque ainsi l’accession du travail à sa pleine maturité, c’est qu’en fixant son esthétique, ces décisions relatives aux moyens de son art ont permis à l’artiste de se concentrer uniquement sur le déploiement d’une idée du monde assez sombre, où l’humour n’est bien souvent que la face risible du négatif. Présentés dans des situations comiques et décalées , ses personnages sont appelés à hanter l'espace des fantasmes comme l'espace public, et à désorienter le spectateur qui devient voyeur. Séchas reçoit ainsi des commandes publiques, qui lui permettent de confronter sans détour le spectateur à l'oeuvre. Ainsi à Bruxelles est installée en 2005 La Cycliste, figure sexy du chat qui interfère de manière absurde dans le paysage urbain. Dans une de ses dernières oeuvres, l'artiste répond à une commande de psychiatres nancéens, un hommage au docteur Emile Coué. Le mouvement d'une spirale hypnotique s'accélère, au fur et à mesure le message devient audible : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ». En 2007, il livre au MAC/VAL des sculptures dont Les Grands Fumeurs : Son couple de personnages, deux chats de bande dessinée, tire mécaniquement sur une cigarette à grosse bouffée. Pendant des décennies, la cigarette était l’incarnation d’un style de vie glamour et viril. Aujourd’hui, elle est la promesse certaine d’une santé mise en danger. Ce couple de chats relance ce débat de société. Alain Séchas fait apparaître dans certains de ses dessins des oeuvres d’autres artistes, modernes ou contemporains. Il en ressort à chaque fois une critique, non dénuée d’humour, de la sacralisation de l’œuvre d’art.