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Krzysztof Kieslowski

cinéaste polonais

(biographie) (filmographie)

27 juin 1941 Varsovie - 13 mars 1996 Varsovie


Filmographie :

* Courts métrages

  • Le Guichet (1966) (Urzad)
  • Le Tramway (1966) (Tramwaj)
  • Concert des meilleurs vœux (1967) (Koncert zyczen)
  • L' Usine (1970) (Z miasta Lodzi)
  • J'étais un soldat (1970) (Bylem zolnierzem)
  • Les travailleurs ( 1971) (Nic o nas bez nas)
  • Avant le Rallye (1971) (Przed rajdem)
  • La Fabrique (1971) (Fabryka)
  • Refrain (1972) (Refren)
  • Principes de sécurité dans une mine de cuivre (1972) (Podstawy BHP w kopalni miedzi )
  • Entre Wroclaw et Zielona Gora (1972) (Miedzy Wroclawiem a Zielona Gora)
  • Le Maçon (1973) (Murarz)
  • Rayons X (1974) (Przeswietlenie)
  • Curriculum Vitae (1975) (Zyciorys)
  • L'Hôpital (1976) (Szpital)
  • Je ne sais pas (1977) (Nie wiem)
  • Le point de vue du portier de nuit (1978) (Z punktu widzenia nocnego portiera)
  • Sept femmes (1978) (Siedem kobiet w róznym wieku)
  • Têtes parlantes (1980) (Gadajace glowy )
  • La gare (1980) (Dworzec)

* Longs métrages

  • Le Personnel (1975) (Personnel)
  • La Cicatrice (1976) (Blizna)
  • L' Amateur (1979) (Camera Buff Amator)
  • Sans fin (1985) (Bez Zonca)
  • Le Hasard (1987) (Przypadek)

* Le Décalogue: suite de dix films d' une durée comprise entre 55 et 60 mn, et de deux courts métrages.

* Longs métrages

  • La Double Vie de Véronique (1991) avec Irène Jacob, Aleksander Bardini
  • Trois couleurs : Bleu (1993) avec Juliette Binoche, Charlotte Very
  • Trois couleurs : Blanc (1994) avec Julie Delpy, Jerzy Stuhr
  • Trois couleurs : Rouge (1994) avec Jean-Louis Trintignant, Irène Jacob
    Ces trois derniers films illustrent les trois principes de la devise française avec les trois couleurs du drapeau:
    Bleu : liberté , Blanc : égalité , Rouge : fraternité.

Biographie

Krzysztof Kieslowski est né le 27 juin 1941 à Varsovie (Pologne).

Perturbé par la maladie de son père (tuberculose), il vit une enfance solitaire et se plonge dans la lecture.
À 16 ans, à la mort de son père, il entre au Collège des techniciens du théâtre de Varsovie, où il apprend la décoration. Il se passionne pour la mise en scène de théâtre et entre finalement à l'Académie du film de Lodz.
Il se fait remarquer pour ses dons et son charisme. Il en sort diplômé en 1969.
Il n'aborde pas la fiction, considéré alors comme un mode bourgeois, mais le documentaire, plus en conformité avec le modèle économique de la Pologne de l'époque.
Il en réalise une vingtaine, sous forme de court-métrages, de moyens-mètrages ou de documentaires de télévision . Bien intégré dans la société polonaise, Kieslowski n'est pas un communiste aveugle. Il y croit , mais il est conscient des lacunes et des erreurs du communisme.
Il se servira de ses films pour montrer les incohérences internes du système. On trouve ainsi généralement dans ses documentaires d'un côté, des individus, riches de leurs forces, de leur détermination et de l'autre la bureaucratie décalée et inopérante par rapport à cette force vive.
Il ne développe jamais de critique fondamentale du système ( impossible de toute façon dans le système de production locale) mais se penche toujours sur le rapport de l'humain à la société.

Progressivement, sa vie privée filtre dans les sujets qu'il aborde. Quand sa femme est enceinte, il tourne l'histoire d'un couple non marié dont la femme tombe enceinte et suit le couple jusqu'à la naissance ("Premier amour").
S'interrogeant sur le métier d'artiste, il en créé un dossier pour "Curriculum Vitae" (court-métrage), dossier qui sera le sujet de discussion d'un groupe du Parti qui s'interroge sur l'exclusion d'un artiste.
C'est après que son père soit atteint de tuberculose qu'il entreprend "La radiographie" (court-métrage)

La transition vers la fiction a lieu avec "La cicatrice", très proche encore du documentaire social avec les passages "réunions du parti". Ses films possèdent de grandes qualités mais Kieslowski ne reçoit aucune reconnaissance intellectuelle, et l'Occident l'ignore.

Ce sont les dix films du Décalogue qui lui apportent la célébrité mondiale en 1988. Seulement, la gloire et la célébrité lui laissent un goût amer dans la bouche. Ces films du Décalogue ne sont pas forcément de meilleure qualité que ses films précédents et pourtant, eux, suscitent une avalanche de louanges en Europe de l'Ouest.

Kieslowski réalise ensuite la trilogie Bleu, Blanc, Rouge, portant sur les trois termes de la devise de la France: Liberté/Égalité/Fraternité. Ces films sont co-produit en France par Marin Karmitz. Il connaît de nouveau le succès.
A ce sujet il déclare:"J'ai réalisé ces trois films dans l'ordre, pour permettre au spectateur de les voir lui aussi dans l'ordre, c'était comme un signe, mais ce n'est pas nécessaire. Ce sont trois histoires séparées, bien que liées et évoluant ensemble. Je respecte beaucoup mes spectateurs et je leur laisse la liberté de les découvrir dans l'ordre, de n'en voir qu'un seul ou même aucun ! Bien sûr, il y a une progression, et pour accéder à d'autres significations, il faut tirer le deuxième, le troisième ou le quatrième rideau. Mais il y a aussi le premier rideau, et là, c'est juste une histoire. Je n'ai jamais pensé à un triptyque comme en peinture ; plutôt à trois nouvelles rassemblées dans un même volume. On pourrait imaginer qu'un auteur les aurait écrites pour un hebdomadaire et ensuite publiées dans un recueil. Bien sûr, les spectateurs peuvent être amenés à établir des correspondances ou des liaisons entre ces trois films. D'ailleurs, si l'on étudie les entrées en salles, on se rend compte que lorsqu'un nouveau film de la trilogie sort, pendant deux semaines les spectateurs du précédent film augmentent. Si le même phénomène se produit pour Rouge, cela voudra dire que le public aura envie de découvrir des choses nouvelles"
(extrait d'un entretien paru dans Positif, septembre 1994).

De santé fragile, fatigué par l'artificialité du milieu cinématographique et se sentant trop décalé par rapport à la "vraie vie", il annonce à Berlin sa décision de ne plus réaliser de film. Il veut se tourner vers l'écriture et la production. Il démarre ainsi l'écriture d'une nouvelle trilogie: "le paradis, l'enfer et le purgatoire".

Il décède prématurément, le 13 mars 1996 à l'âge de 55 ans. De sa dernière trilogie, il aura eu le temps d'écrire le premier épisode qui sera adapté avec succès, après son décès, par Tom Tykwer, "Heaven", sorti en 2002.


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