Youth de Paolo Sorrentino, film italien, sorti en 2015

Fiche technique:

  • Titre de travail: La Giovinezza
  • Réalisation : Paolo Sorrentino
  • Scénario : Paolo Sorrentino
  • Photographie : Luca Bigazzi
  • Musique : David Lang
  • Production : Carlotta Calori, Francesca Cima et Nicola Giuliano
  • Pays d'origine : Italie, France, Royaume-Uni et Suisse
  • Durée : 118 minutes
  • Dates de sortie : 20 mai 2015 (Festival de Cannes 2015)
    • 9 septembre 2015 (France)

 

Distribution:

  • Michael Caine : Fred Ballinger
  • Harvey Keitel : Mick Boyle
  • Rachel Weisz : Lena Ballinger
  • Paul Dano : Jimmy Tree
  • Jane Fonda : Brenda Morel
  • Paloma Faith : Elle-même
  • Ed Stoppard : Julian

Le film est dédié à Francesco Rosi.

Depuis une vingtaine d'année, Fred et Mick, amis de longue date, se retrouvent chaque année dans un bel hôtel des Alpes suisses pour passer leurs vacances. Un hôtel où séjourne un acteur, Jimmy Tree, se métamorphosant radicalement pour un rôle, un moine bouddhiste, et un Maradona fatigué par le temps.

Fred est un compositeur et chef d'orchestre à la retraite, dont la fille qui lui rend visite lui reproche d'avoir négligé sa femme et son enfant. Il reçoit une proposition, qui le force à sortir de sa retraite, lui demandant de jouer devant la reine Elizabeth II et le Prince Philip.
Mick est un réalisateur toujours en activité, qui s'emploie à réaliser le film qui lui tiendra lieu de testament. Ayant remarquablement filmé les femmes, il cherche la fin de ce film en compagnie de ses 5 scénaristes, film que devrait interpréter sa star favorite. Celle-ci refusera le rôle, hélas, au profit d’une série télé nettement plus rémunératrice, ce qui donne un superbe numéro d’une Jane Fonda incroyable, droit sortie des mélos extravagants de Robert Aldrich.

La plupart des critiques considèrent ce film comme un opus mineur de Sorrentino avec certaines facilités et quelques scènes ratées. Mais on peut lui retrouver la preuve évidente de son imaginaire, de sa démesure et de sa tendresse pour ceux qui sont soumis à la tyrannie des imbéciles comme cette belle scène où une miss Univers toute gentille finit par remettre à sa place un crétin d’acteur, persuadé d’être plus brillant qu’elle. Dans cette suite de saynètes drôles et sombres, c’est toute la clownerie humaine qui s’étale. L’angoisse de vieillir, bien sûr, mais aussi la prescience que, jeune ou vieux, on finit toujours par perdre un peu de soi.

Il faut souligner aussi le sens du baroque dissonant, la sensualité qui électrise, les télescopages esthétiques incongrus, passant de l’ironie à la mélancolie en une syllabe, une fraction de seconde. Ou un clignement d’œil, un soupir, quand il n’y a plus rien à dire.

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