Woman at War (Kona fer í stríð) film islandais de Benedikt Erlingsson, sorti en 2018 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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L’engagement d’Halla (et du cinéaste) pour l’écologie s’exprime dans chacun de ses agissements, plus que par les discours qu’elle pourrait tenir. Il en est de même pour tous les personnages qu’elle rencontre. Il en va ainsi pour la nature aussi, protagoniste à part entière du film. Hostile quand elle abat ses averses glacées sur Halla qui fuit à travers les Hautes Terres d’Islande. Protectrice quand elle met sur le chemin de la militante la peau d’un mouton mort qui, posée sur son dos, trompera les drones de surveillance. Guérisseuse quand elle la réchauffe dans ses sources chaudes. Dans ce cadre qui ne perd jamais de vue son propos, ni l’engagement qu’il défend, et en respectant une forme narrative classique, le film se hasarde ensuite à des dérèglements où l’inattendu surgit par des voies diverses. Il multiplie les pistes narratives et les genres, construit un récit foisonnant. Sans trop s’embarrasser de psychologie, considérant que les faits et gestes de ses personnages suffisent à en éclairer les motivations, le cinéaste trace sa route à sa manière, joyeuse et sérieusement attentive à tout ce qu’il peut relever de cocasse et de grand, d’absurde et de poétique dans la nature humaine. C’est, chez lui, cette matière glanée dans l’action qui suscite les sentiments ou les émotions, encourage l’identification. Et finalement fait réfléchir. La dialectique propre aux sagas islandaises, le destin, l’honneur et la vengeance, se retrouve dans Woman at War, transformée et enluminée par la baguette magique d’une fée. La mise en scène de Benedikt Erlingsson se joue des ressorts du film d’action, d’aventures, de suspense, les mêlant sans en adopter un seul en particulier. Et il s’amuse à placer dans son décor un groupe de musiciens et un chœur ukrainien, susceptibles, quand ils apparaissent au beau milieu d’une scène, d’insuffler courage et inspiration à l’héroïne. « Comme l'insaisissable Halla, recherchée par la police, le film trace son chemin sans qu'on puisse l'enfermer dans aucun genre. Souvent un orchestre, jouant la musique du film, apparaît au beau milieu d'une scène. Une idée un peu conceptuelle, a priori. Vient alors ce tour de force, la fuite de la femme en guerre dans la terre, la boue, l'eau glacée. Rien de théorique ! Avec cette manière à la fois très réfléchie et très joueuse de faire du cinéma et de parler du monde d'aujourd'hui, Benedikt Erlingsson s'affirme définitivement comme un drôle de zèbre, talentueux et décomplexé. » Le réalisateur Benedikt ErlingssonBenedikt Erlingsson est un réalisateur, scénariste et acteur islandais né le 31 mai 1969 à Reykjavik. Il a été diplômé de l' Académie des Arts d'Islande en 1994. Il est metteur en scène au Théâtre National d'Islande.
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