Van Gogh, un film français de Maurice Pialat, sorti en 1991 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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Au sortir de son internement à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence,
Vincent Van Gogh a trouvé refuge à Auvers-sur-Oise, chez le docteur Gachet,
un amateur d'art à qui l'a recommandé son frère Théo. Il a trente-sept
ans et n'a pas vendu une seule de ses toiles. Mais il peint avec une rage
froide tout ce qui tombe sous ses yeux : une leçon de musique, l'idiot
du village, un vol de corbeaux dans un champ de blé. Maurice Pialat (né en 1925) songeait depuis longtemps à tourner une
vie de Van Gogh, ce qu'avait fait avant lui, avec un luxe de moyens qu'il
récuse, l'Américain Vincente Minnelli. Ce Van Gogh-là n'a pas l'aura de la légende. On le voit à peine peindre : quelques raclures de couteau sur un fond bleu, la pose d'une pianiste maniérée ou d'un simple d'esprit. Esquivant le piège de l'hagiographie, Pialat opte pour le portrait en pied d'un homme à la dérive, d'une tête brûlée qui lui ressemble. Sa méthode rejoint celle de Jacques Becker dans Montparnasse 19, s'attachant aux trébuchements d'un déraciné nommé Modigliani. Pour l'un et l'autre, la mort viendra comme un apaisement. De rares plages heureuses (une imitation hilarante de Toulouse-Lautrec par Van Gogh, une flânerie dans une guinguette des bords de l'Oise, un quadrille dans un beuglant) viennent égayer ce qui pourrait presque se réduire à un banal fait divers où, comme le disait d'un film de Renoir François Truffaut, « le soleil tient lieu de fatalité ». Ce film est une description à la fois chaleureuse et distanciée des derniers jours d'un peintre «maudit», dans un environnement bucolique qui contraste avec son drame intérieur César du meilleur acteur français à Jacques Dutronc (1992) |
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