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Van Gogh, un film français de Maurice Pialat, sorti en 1991

 

Distribution:

  • Jacques Dutronc (Van Gogh)
  • Alexandra London (Marguerite Gachet)
  • Bernard Le Coq (Théo)
  • Gérard Séty (Gachet)
  • Corinne Bourdon (Johanna)
  • Elsa Zylberstein (Cathy)
  • Jacques Vidal (Ravoux)
  • Chantal Barbarit (Madame Chevalier)
  • Leslie Azzoulai (Adeline Ravoux)
  • Lise Lametrie (Madame Ravoux)
  • Claudine Ducret (le professeur de piano)
  • Maurice Coussonneau (« Chaponval »)
  • Frédéric Bonpart (« la mouche »)
  • Didier Barbier (l’idiot)
  • Gilbert Pignol (Gilbert)
  • André Bernot (la Butte Rouge)

Fiche technique:

  • Réalisation : Maurice Pialat
  • Scénario : Maurice Pialat
  • Musique : Georges Bizet, Léo Delibes, Jacques Offenbach
  • Date de sortie : 1991
  • Genre : historique
  • Durée : 158 mn
  • Production : Erato Films, Studio Canal +, Films A2
  • Images : Gilles Henry et Emmanuel Machuel

Au sortir de son internement à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence, Vincent Van Gogh a trouvé refuge à Auvers-sur-Oise, chez le docteur Gachet, un amateur d'art à qui l'a recommandé son frère Théo. Il a trente-sept ans et n'a pas vendu une seule de ses toiles. Mais il peint avec une rage froide tout ce qui tombe sous ses yeux : une leçon de musique, l'idiot du village, un vol de corbeaux dans un champ de blé.
Il fréquente les prostituées, boit sec en compagnie des pochards, se dispute avec son frère, trop bourgeois à son gré, entraînant la fille de son hôte dans sa débauche. Gachet ne supporte bientôt plus ses foucades. Un jour de juillet 1890, dans un moment de déprime, Van Gogh se tire une balle dans le ventre. À un rapin de passage, sa maîtresse dira seulement du disparu : «C'était mon ami... »

Maurice Pialat (né en 1925) songeait depuis longtemps à tourner une vie de Van Gogh, ce qu'avait fait avant lui, avec un luxe de moyens qu'il récuse, l'Américain Vincente Minnelli.
Ancien élève des Arts décoratifs, peintre lui-même à ses heures (dans les plans rapprochés du film, c'est sa main qui double l'acteur), il réalise enfin son projet en adoptant la voie de la rigueur et du dépouillement, conformément au vœu de son modèle, qui se disait en quête de « quelque chose de bref, de synthétique, de simplifié et de concentré, consolant comme une musique»

Ce Van Gogh-là n'a pas l'aura de la légende. On le voit à peine peindre : quelques raclures de couteau sur un fond bleu, la pose d'une pianiste maniérée ou d'un simple d'esprit. Esquivant le piège de l'hagiographie, Pialat opte pour le portrait en pied d'un homme à la dérive, d'une tête brûlée qui lui ressemble. Sa méthode rejoint celle de Jacques Becker dans Montparnasse 19, s'attachant aux trébuchements d'un déraciné nommé Modigliani. Pour l'un et l'autre, la mort viendra comme un apaisement. De rares plages heureuses (une imitation hilarante de Toulouse-Lautrec par Van Gogh, une flânerie dans une guinguette des bords de l'Oise, un quadrille dans un beuglant) viennent égayer ce qui pourrait presque se réduire à un banal fait divers où, comme le disait d'un film de Renoir François Truffaut, « le soleil tient lieu de fatalité ». Ce film est une description à la fois chaleureuse et distanciée des derniers jours d'un peintre «maudit», dans un environnement bucolique qui contraste avec son drame intérieur

César du meilleur acteur français à Jacques Dutronc (1992)

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