Le Triomphe de la volonté, un film allemand de Leni Riefenstahl, sorti en 1935 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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En septembre 1934 se tint à Nuremberg le congrès national-socialiste,
qui regroupa un demi-million de membres du parti. Ce film en retrace les
fastes et la pompe « triomphale »... Le film ne contient aucune narration explicative, les images parlent
d'elles-même en plus des discours filmés. La séquence d'ouverture fait d'Hitler un dieu descendu des cieux pour sauver le peuple allemand. Leni Riefenstahl, sacrée après La lumière bleue (1932) cinéaste officielle du parti nazi (dont elle ne fut cependant jamais membre), avait déjà tourné un documentairesur le « Congrès de la Victoire » de 1933. Elle va disposer pour ce second film de moyens considérables : 30 caméras, 16 opérateurs, un ascenseur géant permettant d'élever les caméras à 38 mètres de hauteur, etc. Le film est produit bien avant le début des actes racistes officiels
et de la guerre. Il remporte un prix d'honneur en France comme meilleur
documentaire de l'année. L’importance historique de cette production est essentielle. C’est la plus « grandiose » des œuvres de propagande jamais tournées et, en dépit de son fond parfaitement tandancieux, elle possède des moments remarquables sur le plan technique et esthétique. C’est la première fois que le cinéma se prête à une mise en scène du réel d’aussi grande ampleur dans un but idéologique. Plus que le triomphe de la volonté, le film illustre le triomphe de la mise en scène et laisse induire qu’aucun documentaire ne saurait réellement prétendre à l’objectivité. C’est enfin un véritable bréviaire de la propagande cinématographique. Il faut savoir que Luis Buñuel, aux États-Unis , s’est plu à remonter le film, en objet de contre-propagande pendant la Seconde Guerre mondiale. D’après Siegfried Kracauer, « Leni Riefenstahl fit un film qui non seulement illustre parfaitement le Congrès, mais réussit à exprimer toute sa signification. Les caméras scrutent sans cesse les visages, les uniformes, les armes et à nouveau les visages, et chacun de ces gros plans est une preuve de la perfection avec laquelle la métamorphose de la réalité a été accomplie » La réalisatrice a déclaré pour sa part (trente ans après) : «J'ai seulement
montré ce dont tout le monde, alors, était témoin... À l'époque, on croyait
encore à quelque chose de beau. Le pire était à venir, mais qui le savait?
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