Charlot travaille à la chaîne dans une usine gigantesque. Il serre
des boulons. Le directeur ordonne une augmentation de cadence.
Ne pouvant suivre le rythme, Charlot est happé dans le ventre de la machine
et roule entre les engrenages, rendu complètement fou, il se met à danser
au milieu de l'usine, à serrer tous ce qui lui fait penser à des boulons,
le nez de ces collègues, les boutons de la robe de la secrétaire, jusqu'à
ce que décision soit prise de l'évacuer dans un fourgon sanitaire.
Charlot devient fou et se retrouve sans travail. Suite à un malentendu
lors d'une émeute de grévistes, des policiers prennent Charlot pour le
meneur et l'emmènent en prison.
Au réfectoire de la prison, Charlot absorbe par erreur de la drogue qu'un
voisin de table avait dissimulé dans une salière, et c'est au moment de
retourner dans sa cellule que Charlot, sans savoir pourquoi ni comment,
se retrouve dehors.
Tentant de retourner dans sa cellule, Charlot est témoin d'une tentative
d'évasion et, à lui tout seul, met fin à la mutinerie. En récompense,
on lui offre une cellule confortable en attendant sa libération.
Une fois dehors, son seul souci est de retourner en prison. Une gamine
orpheline est arrêtée pour avoir volé du pain, Charlot tente de se faire
arrêter à sa place mais en vain.
Il entre alors dans un restaurant et avale tout ce qu'il peut avant d'appeler
un policier pour se faire arrêter, car il n'a pas un sou.
Dans le fourgon, il retrouve la gamine, mais la voiture a un accident
et la petite en profite pour se sauver en faisant signe à Charlot de la
suivre. Il hésite, puis se décide, et tous deux s'enfuient en courant.
Charlot et la gamine sont installés dans une vieille cabane.
En lisant le journal, Charlot apprend que son usine est rouverte, enfin
du travail, mais à peine a-t-il commencé que les ouvriers se mettent en
grève. À nouveau à la rue, il se fait engager comme gardien de nuit dans
un grand magasin. La première nuit il invite la petite orpheline dans
le magasin, ils se restaurent à la cafétéria et s'amusent dans le rayon
des jouets. Au moment de pointer, abandonnant la gamine à l'étage des
chambres à coucher que Charlot tombe sur des cambrioleurs, parmi eux,
un ancien collègue de travail.
Le lendemain, Charlot est retrouvé endormi et ivre au milieu du rayon
lingerie, accusé de complicité ; il retourne en prison. A sa sortie, la
gamine l'attend, elle a trouvé un emploi de danseuse dans un cabaret et
présente Charlot à son patron qui l'engage comme serveur et chanteur.
Mais des fonctionnaires de l'assistance publique veulent emmener la gamine
orpheline et mineure.
Ce film est une satire savoureuse du machinisme industriel et, par
extension, des mutations économiques et sociales que connaît alors
l'Amérique, avec le spectre toujours présent du chômage. La grande Crise
de 1929 est encore présente dans toutes les mémoires.
Chaplin est ici en pleine possession de son génie comique, et certains
morceaux de bravoure, comme par exemple la course en patins à roulettes
dans le grand magasin, touchent à la perfection. La courbe mélodramatique,
qui gâchait un peu Les lumières de la ville (1931), est évitée.
En outre, Chaplin s'offre la fantaisie de réaliser, huit ans après la
naissance du parlant, un film quasi muet; la seule partie parlée. Sa chanson
improvisée dans le cabaret, sur l'air de Je cherche après titine
est faite de syllabes dépourvues de sens: c'est un pied-de-nez aux dialogues
qui envahissaient alors les écrans au détriment des images dynamiques.
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