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Tant qu'il y aura des hommes film américain de Fred Zinnemann , sorti en 1953


Distribution:

  • Burt Lancaster (VF : Robert Dalban) : First Sergeant (Sergent-Chef) Milton Warden
  • Montgomery Clift (VF : Roger Rudel) : Private (2° classe) Robert Lee Prewitt
  • Deborah Kerr (VF : Lily Baron): Karen Holmes, épouse du capitaine
  • Donna Reed (VF : Jacqueline Ferrière) : Anna « Lorene » Burke, taxi-girl , amante de Prewitt
  • Ernest Borgnine (VF : Jacques Erwin) : Sergent James «Fatso (Gras Double) » Rudson , chef des gardes de la section disciplinaire et pianiste de bar
  • Barbara Morrison (VF : Hélène Tossy) : Mme Kipfer, tenancière du "New Congress Club"
  • Frank Sinatra (VF : Michel Gudin) : Private Angelo Maggio
  • Philip Ober : Capitaine Dana "Dynamite" Holmes
  • Mickey Shaughnessy  : Sergent fourrier Leva
  • Jack Warden : Buckley

Fiche technique:

  • Titre français : Tant qu'il y aura des hommes
  • Titre original : From Here to Eternity
  • Réalisation : Fred Zinnemann
  • Scénario : Daniel Taradash, d'après le roman de James Jones
  • Musique originale: George Duning
  • Chansons : Paroles de Robert Wells
  • Directeurs de la photographie : Burnett Guffey, Floyd Crosby
  • Directeur artistique : Cary Odell
  • Montage : William A. Lyon
  • Production et distribution : Columbia Pictures (États-Unis)
  • Format : Noir et blanc
  • Durée : 118 minutes
  • Date de sortie : 5 août 1953
  • 25 mars 1954 en France
Fiche IMDB
Le film se situe à l'été 1941, à la veille de l'attaque japonaise sur Pearl Harbour. Récemment transféré à la caserne de Schofield dans les îles Hawaii, Robert Lee Prewitt, ancien boxeur, est sollicité par le capitaine Holmes pour remonter sur le ring afin de défendre l'honneur du régiment et favoriser sa propre promotion. Mais Prewitt, qui a rendu un homme aveugle lors d'un précédent combat, refuse et va faire l'objet de constantes brimades et humiliations dans cette base. Il se lie d'amitié avec Angelo Maggio, souffre-douleur du sadique sergent « Fatso ». Quant au très respecté sergent Warden, il devient l'amant de Karen, la femme du capitaine que celui-ci délaisse. Après bien des péripéties, Prewitt tue Fasto et, lui-même blessé, déserte. Mais lorsque l'attaque japonaise se produit, il tente de rejoindre sa bas, par patriotisme.

Huit oscars récompensèrent ce film mélodramatique et patriotique. Il comporte des scènes que les cinéphiles ont classées dans leurs ­anthologies et que les parodies hollywoodiennes utilisent fréquemment , comme Deborah Kerr et Burt Lancaster ­enlacés et emportés par les ­vagues ou le solo de ­trompette de Montgomery Clift, mais d'autres paraissent aujourd'hui bien lourdes et larmoyantes. Il reste cependant les numéros de grands acteurs à qui le réalisateur laisse la part belle. Il a été désigné « film culturellement significatif » par la Bibliothèque du Congrès des États-Unis et a donné lieu à une série télévisée en 1979 aux États-Unis avec Natalie Wood.

Fred Zinnemann signe un film en forme de réquisitoire contre les mœurs brutales et le délabrement moral des institutions militaires. Il montre aussi le dévouement et le patriotisme devant l'ennemi qui imprègnent les héros, en dépit de ce constat accablant. Baignant dans un climat de perplexité morale digne d’un « film noir », la mise en scène de Zinnemann s’appuie sur l’efficacité du scénario de Daniel Taradash (tiré du roman homonyme de James Jones paru en 1952, l’un des rares sur la vie à Pearl Harbor au début des années 1940, avec ses garnisons et ses bordels et sur une distribution d’acteurs et actrices judicieusement à contre-emplois.

Le film s’ouvre sur des parades de soldats en exercice, et derrière ces hommes, anonymes et disciplinés, derrière les lettres du générique, apparaît progressivement le soldat Prewitt. Tel est d’emblée donné à voir, en guise de bref résumé, le propos du film, comment un individu, fort de son courage et de ses valeurs, va s’affronter à une institution, une de celles, pourtant, qui repose le plus sur l’obéissance et la hiérarchie, l’armée.

Prewitt est un soldat hors pair, joueur de clairon exceptionnel et excellent boxeur. Toutefois, le caractère héroïque de Prewitt ne réside pas essentiellement dans l’une ou l’autre de ces qualités, mais avant tout dans sa capacité à affirmer, en dépit de toutes les injonctions venant d’en haut et à l’encontre de son intérêt le plus immédiat, un sens aigu de la justice. Alors qu’il était premier clairon de son régiment, il a été rétrogradé à la seconde place par un nouveau soldat, pistonné, mais moins doué que lui. Pour montrer son mécontentement, il demande son affectation dans un régiment d’infanterie, où les conditions militaires sont bien plus dures : la caserne de Schofield. Arrivé dans cette caserne, il se voit proposer par le capitaine de rejoindre l’équipe de boxe. Là encore il refuse, malgré les privilèges qui sont offerts aux boxeurs, et malgré la promesse de redevenir premier clairon, car il a juré de renoncer au combat. C’est une promesse qu’il s’est faite après avoir, par accident, rendu aveugle l’ami avec lequel il s’entraînait à la boxe.

Au nom du mérite contre les passe-droits et par fidélité à son ami, Prewitt se pose d’emblée comme un individu, dont aucune autorité, quelle qu’elle soit, ne peut entamer les convictions, ni même pénétrer dans l’espace intime de ses principes. Comme il le dit au capitaine qui l’interroge sur les raisons pour lesquelles il se retrouve ici : "c’était une affaire personnelle", en dépit de la règle que lui rétorque le capitaine "à l’armée, l’individu ne compte pas".

Parce qu’il refuse de boxer, alors que le tournoi est proche et qu’il pourrait faire gagner le régiment, il subira une suite de brimades et de vexations, de corvées et de punitions. Mais cela ne fait que l’encourager dans son refus, car le « traitement » ne repose pas seulement sur le sadisme mais aussi sur l’injustice : il est faussement accusé de ne pas savoir remonter son fusil, on lui fait un croche-patte pendant un exercice, et un soldat renverse deux seaux intentionnellement, sur ordre du capitaine, alors qu’il est en train de nettoyer la salle de boxe. De la résistance silencieuse, Prewitt passe alors à la révolte : il refuse de nettoyer le sol, puis de s’excuser auprès du sous-officier ; il demande même que le sous-officier, lui, s’excuse.

Prewitt, tout en incarnant le courage et la justice, n'est pas un personnage complètement viril, ces qualités sont valorisées tout en étant distinguées de la force physique et de la brutalité. Cette prouesse, par laquelle Tant qu’il y aura des hommes se rattache à la tradition hollywoodienne du cinéma humaniste et non pas à celle des films de guerre nationalistes, on le doit en grande partie à l’acteur Montgomery Clift, à son physique mais aussi à la manière dont son corps est filmé.

Montgomery Clift joue un soldat à la démarche chaloupée, au regard d’une douceur et d’une tristesse infinies. L’individu en révolte contre l’institution qui apparaît en ouverture est filmé dès la deuxième scène comme un jeune homme aux yeux clairs qui commence à jouer au billard et qui, alors que le sergent lui commande d’arrêter tout de suite, se permet, en un geste nonchalant, un dernier coup. Dans le film, son corps est, à de nombreuses reprises, filmé dans l’effort, peinant à la tâche et ployant sous les punitions. Il encaisse tous les coups et sait en donner d’aussi forts. Son corps est donc dans la surpuissance, mais c’est en même temps toujours un corps plein de souplesse et débordant d’émotions.

Une scène mémorable dans le bar le montre se saisissant d’un clairon dont joue un soldat assis à côté de lui. Les notes qu’il tire de l’instrument éclatent alors, sidérant l’assistance, mais son corps, courbé sur l’instrument dans un mouvement particulièrement érotique, est encore plus sidérant. C’est la première scène où on le voit jouer du clairon ; la deuxième scène n’est pas moins significative du point de vue des identités de genre. Cette fois-ci il n’apparaît pas comme corps érotique mais comme âme en deuil, son visage ravagé par les larmes alors qu’il joue la sonnerie aux morts en hommage à son ami décédé.

Par son corps, par l’émotion qui ne cesse de transparaître de son visage, le soldat Prewitt apparaît peu viril, en opposition avec le personnage de son supérieur et dans un premier temps ennemi, le sergent Warden, joué par Burt Lancaster. Personnage à la virilité éclatante, incarnation de l’autorité et garant de l’obéissance sans discussion, Warden est un homme musclé et autoritaire, mâchoire carrée, épaules larges, regard d’acier, tout en angle et en droiture alors que Prewitt est tout en courbe.

Prewitt est le personnage dont toute l’histoire, et notamment la blessure accidentelle de son ami suite à un entraînement de boxe, témoigne des ravages que peut entraîner la force physique. Ravages qui n’en finiront pas car son refus de boxer, loin de mettre fin à la violence, la redouble en quelque sorte, puisqu’il suscite la colère et le sadisme des soldats. Ce paradoxe éclate d’ailleurs au grand jour durant une bagarre qui met Prewitt aux prises avec un soldat : Prewitt tente, mais en vain, de s’abstenir de viser le visage du soldat qui l’a pourtant provoqué ; hors de lui, accablé de coups, il finit pourtant par riposter. La spirale de la violence est plus forte que tout.

Un deuxième personnage vient incarner cette dissociation extrêmement politique entre courage et virilité : c’est Angelo Maggio, un autre soldat, joué par Franck Sinatra. Rigolard, plein de vie, amateur de blagues, avide de femmes et de boisson et peu respectueux des règles militaires, il se situe aussi à l’opposé du sergent Warden ; il n’en représente pas moins l’autre figure, à côté de Prewitt, du courage et de la justice. C’est d’abord le seul qui soutient le soldat persécuté, qui défend son droit à ne pas boxer et qui, protestant contre le croche-pied, se fait punir avec lui. C’est le seul qui ne fait pas passer le succès du régiment et l’autorité du capitaine avant la décision légitime prise par un individu, à la différence des autres soldats, qui soit participent au « traitement », soit le condamnent mais jamais ouvertement.

C’est l’ami fidèle, le second, mais un compagnon de sorties plutôt qu’un protecteur, un personnage fragile et au destin prémonitoire pour Prewitt, qui, au début du film, apparaît dans l’embrasure de la fenêtre alors que Prewitt attend d’être reçu par le capitaine, et qui lui prédit un avenir des plus sombres en ces lieux. Constamment en train de réconforter son ami, il incarnera d’ailleurs une deuxième fois le présage funeste, en vivant le sort futur de Prewitt : la mort. Envoyé en prison par la Cour martiale après avoir déserté son poste, il y sera persécuté et finira par mourir de ses blessures.

Unis dans la même démarche, les deux hommes, Maggio et Prewitt, diffèrent du tout au tout : l’un est rigolard, insoucieux des règles de l’armée, désireux de la quitter le plus tôt possible, toujours dans l’attente de la prochaine permission ; l’autre est sérieux, austère même, et dévoué ; il s’est engagé volontairement dans l’armée. Le contraste est intéressant, car ces différences n’empêchent pas leur amitié, scellée par une même obstination, et une même capacité de révolte.

Par ce biais se déploie, au cours du film, une critique très fine de l’institution miliaire : ce sont deux rebelles et deux déserteurs qui incarnent le mieux les valeurs qui devraient en théorie être celles de l’armée : la justice et le courage, au péril de la mort. Prewitt est un rebelle qui refuse de se soumettre à l’ordre du capitaine ; il finit par déserter après avoir vengé son ami en provoquant Fatso, qu’il tue. Blessé, il part alors se réfugier chez Lorene, son ancienne amie. Maggio est également un révolté, par solidarité pour son ami dont le sort injuste l’indigne, puis face à Fatso ; il est aussi déserteur, et même deux fois : la première fois quand il abandonne son poste alors qu’il est en permission mais reçoit l’ordre au dernier moment de monter la garde, puis la deuxième fois quand il fuit le camp de la police et Fatso.

Par contraste, l’armée apparaît comme une institution grégaire, brutale, voire sadique, fondée sur l’humiliation et la persécution. Prewitt en est la première victime, pour un objectif qui apparaît totalement dérisoire en cette veille de guerre : que le régiment gagne un match de boxe. Alors qu’il entend à la radio l’annonce de l’attaque japonaise, il veut rejoindre son régiment, mais il est abattu par des soldats qui le prennent pour un espion. L’armée est donc montrée comme une institution mortifère, dont les dysfonctionnements viennent d’en haut. Le capitaine et Fatso, les deux hommes qui ont du pouvoir, apparaissent comme des êtres dénués de principes, qui exercent le pouvoir sur le mode de l’arbitraire.

Le personnage de Warden reste ambigu. Certes, il est d’emblée décrit comme un homme exceptionnel, qui n’est pas comme les autres, mais, comme le glisse un soldat à Prewitt, le meilleur soldat que j’aie jamais vu. Pourtant, cette excellence militaire n’est visible au premier abord qu’à travers une activité qui se résume à de petits arrangements : s’il arrive à faire fonctionner la caserne, c’est en contournant le pouvoir du capitaine qu’il arrive à manipuler, à qui il exprime une obéissance servile, mais qu’il méprise secrètement. En outre, signe de cette crise totale du leadership, Warden est aussi celui qui refusera la promotion et donc le pouvoir. Surtout, et c’est là une des évolutions subtiles du film, Warden rallie progressivement le camp des rebelles, celui Maggio et Prewitt. Fasciné par ce dernier, il en vient à exprimer son admiration pour l’obstination et le courage du soldat persécuté, et à lui accorder une permission ; il réussit même à lui éviter la cour martiale où le capitaine voulait l’envoyer. En outre, après avoir arrêté une bagarre entre Maggio et Fatso, il laisse Prewitt conserver le couteau de Fatso. Prewitt vengera d’ailleurs son ami Maggio, persécuté par Fatso, avec ce couteau.

L’amitié étrange entre le sergent Warden et Prewitt, à base d’admiration mutuelle, se développe progressivement, et elle conduit même Warden à le couvrir en évitant de signaler sa disparition, en d’autres termes à enfreindre le règlement. Le développement de liens forts, mais secrets, entre les trois hommes, constitue ainsi la trame principale quoique discrète du film, qui trouve son apogée lors d’une scène particulièrement émouvante. Un soir, Prewitt et le sergent se retrouvent totalement saouls, et partagent alors leur tristesse autour d’une bouteille d’alcool. Pourtant le lien fort entre les deux hommes, qui se développe dans le cadre de l’armée, n’est qu’esquissé, immédiatement mis à mal par la mort, qui rode constamment. A peine en effet les deux soldats ont-ils échangé quelques mots que Maggio débarque, agonisant. Il a réussi s’échapper de la prison, mais c’est pour mourir, quelques secondes plus tard, dans les bras de Prewitt. L’amitié virile, la fidélité et l’admiration entre soldats n’existent ainsi que sous le signe de la mort et du sang.

Mais c’est dans cet univers morbide que se déploie aussi l’érotisme le plus fort, et pas dans la scène à laquelle on pense spontanément, celle qui réunit Kerr-Lancaster au plus près sous la vague. La fonction cachée de cette étreinte sur la plage, érigée en scène culte, ne serait-elle pas en effet de détourner l’attention de la scène finalement la plus sensuelle du film, mais d’une sensualité beaucoup plus douce et finalement plus troublante, qui montre le sergent, sous (l'effet de l’alcool ?) caresser doucement la tête de Prewitt. Scène d’homo-érotisme discrète, qui fait aussi écho à la succession de plans qui organisent le récit : plans sur Prewitt humilié mais inflexible, ou alors jouant du clairon, systématiquement suivis de plans sur le sergent Warden, qui observe, d’en haut ou de loin, le regard implacable puis progressivement intrigué, impressionné, et finalement ému par le jeune homme.

En contraste, alors qu’elles semblent au premier abord structurer le scénario, les relations hétérosexuelles apparaissent presque secondaires : la relation entre Warden et Karen, la femme délaissée du capitaine, d’un côté, et la relation entre Prewitt et Lorene, rencontrée dans un bar à soldats, de l’autre. Certes, la première relation est intense et violente, et permet au réalisateur de poser un personnage fort, Karen, femme dominée et trompée par son mari, victime morale et physique puisque, à cause de sa négligence, elle a subi une fausse couche. Karen est un personnage torturé, qui lutte aussi contre la réputation de traînée dont elle sait qu’elle sera victime dès lors qu’elle a décidé de tromper elle aussi son mari avec des soldats. Mais c’est aussi le personnage qui incarne la hiérarchie sociale : prête à divorcer de son mari, elle n’envisage toutefois de partir avec Warden qu’en se mariant avec celui-ci, et aussi à condition que celui-ci soit nommé officier et non plus simple sergent.

Celui-ci sera finalement incapable de s’y résoudre : par refus d’être un chef, mais aussi pour rester avec Prewitt ; ou plutôt les deux motivations, la fidélité de classe et le désir pour un homme, se confondent dans le même personnage du simple soldat Prewitt. On réalise en effet dans cette scène très émouvante des adieux entre Karen et Warden que le désir de ce dernier se porte désormais ailleurs que vers elle. Karen comprend, se lève et transforme alors le geste qu’elle a pour se protéger du soleil en un salut militaire, rituel viril dont elle se sait exclue, mais qu’elle esquisse tout de même, par ironie.

Quant à Lorene, elle est, elle aussi, présentée comme une victime : grandie dans une petite ville, elle a été délaissée brutalement par son boyfriend qui, d’un milieu plus élevé que le sien, lui préfère une femme plus riche. Mais sa réaction est pleine d’ambiguïté : le désir de s’en sortir par elle-même, et donc le refus de se marier avec un simple soldat quand bien même elle est amoureuse de Prewitt. C’est à ce prix seulement, qu’elle pourra échapper au jugement social, et jouir enfin d’un peu de tranquillité. Et Prewitt de souligner, mi-admiratif, mi désespéré par cette quête de respectabilité, que son statut de femme respectable n’est possible qu’au prix d’un détour par un métier à peine différent de celui de prostituée: belle critique, même si elle est à peine esquissée, de la norme familiale et conjugale américaine.

Ce beau film humaniste pose comme expérience humaine fondamentale l’exigence de justice. La justice, l’égalité, la loi, les relations entre l’individu et l’institution, tout cela apparaît avant tout comme des histoires d’hommes. Les femmes sont reléguées à une place où elle ne font que révéler, ou accentuer, la difficulté d’être soi-même, et fidèle à ses principes. Pourtant, même confinés aux relations viriles, ces processus sont montrés avec beaucoup de finesse, et dans le cadre de relations où se déploie toute la gamme des émotions et des sentiments.

 

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