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The Strawberry Blonde, film américain de Raoul Walsh, sorti en 1941

Distribution:

  • James Cagney : T. L. "Biff" Grimes
  • Olivia de Havilland : Amy Lind
  • Rita Hayworth : Virginia Brush
  • Jack Carson : Hugo Barnstead
  • Alan Hale : Le Père Grimes
  • George Tobias : Nicholas Pappalas
  • Una O'Connor : Mme Timothy Mulcahey
  • George Reeves : Harold

Fiche technique:

  • Titre original : The Strawberry Blonde
  • Titre au Québec : La Blonde framboise
  • Réalisation : Raoul Walsh
  • Scénario : Julius J. Epstein et Philip G. Epstein, d'après la pièce de James Hagan : One Sunday Afternoon
  • Production : William Cagney (producteur associé) et Hal B. Wallis (producteur exécutif)
  • Société de production : Warner Bros. Pictures
  • Direction musicale : Leo F. Forbstein
  • Musique : Heinz Roemheld
  • Photographie : James Wong Howe
  • Montage : William Holmes
  • Format : Noir et blanc - Son : Mono
  • Durée : 97 minutes
  • Date de sortie : États-Unis 21 février 1941

Au début du siècle, dans la banlieue de New York, Biff Grimes, qui vient d'obtenir son diplôme de dentiste, a ouvert un cabinet. La clientèle se fait attendre et Biff se demande si les années qu'il a passées en prison ne sont pas la cause de la réticence des malades. Et voilà qu'un dimanche, un des hommes les plus riches de la ville, Hugo Barnstead, demande une consultation d'urgence. Biff se prépare à recevoir ce client exceptionnel et, avec son vieil ami Nick, évoque son tumultueux passé, aidé en cela par un orphéon qui, dans la rue, joue sans cesse un air d'autrefois.

Il y a une dizaine d'années, Hugo et Biff étaient les meilleurs amis du monde. Certes le premier avait quelque tendance à profiter du second. Plus malin, Hugo savait monter des affaires, parfois douteuses, alors que Biff, tout de spontanéité, nourrissait l'ambition, entretenue par son père, un joyeux ivrogne, de devenir dentiste.

Les choses se sont d'abord gâtées entre les deux jeunes gens à cause de Virginia, superbe rousse que l'un et l'autre courtisaient. Comme d'habitude, Hugo s'était arrangé pour avoir la priorité, laissant à Biff le soin de s'occuper d'Ann Lind, l'amie de Virginia. En réalité, Ann Lind et Biff étaient faits pour s'aimer. Mariés, ils sont témoins de la dégradation des rapports entre Virginia et Hugo. Ce dernier, qui a créé une nouvelle affaire véreuse - le père Grimes est mort en y travaillant - a nommé Biff vice-président et lui a fait signer n'importe quoi. Le jeune homme est condamné pour malversation à la place d'Hugo.

Hugo, qui a reconnu le dentiste, s'asseoit, inquiet, dans le fauteuil d'opération. Biff lui arrache sa dent, sans anesthésie. Ce sera sa vengeance. Son bonheur d'être avec Ann Lind lui paraissant encore plus grand d'avoir entendu, une dernière fois, Virginia exprimer sa haine pour Hugo.

Ce film marque les débuts de l'immence actrice Rita Hayworth. Jack Warner, le patron de la Warner Bros. est en conflit avec Ann Sheridan, une de ses stars sous contrat, qui refuse le rôle de Virginia Brush dans The Strawberry Blonde. Le scénario est pourtant construit spécialement pour elle et même quand Walsh essaye de la persuader de faire le film, elle ne veut toujours pas du rôle prétextant que le producteur avait refusé qu’elle tourne dans une comédie musicale de la Twentieth Century Fox et qu’elle veut lui rendre la monnaie de sa pièce. Walsh va alors se rappeler une starlette aperçue dans des films de série B et également dans un numéro de danse qu’elle exécutait dans un night-club à Caliente en Californie quelques années auparavant. Aussitôt il propose à Jack Warner d’engager Rita Hayworth, cette jeune starlette de la Columbia, pour le rôle.

Si Rita Hayworth devait bien s'entendre sur le tournage avec James Cagney, il n'en fut pas de même avec Olivia de Havilland. James Cagney reste pour le public, l'éternel interprête des durs des films de gangsters comme dans "les fantastiques années 20", "l'ennemi public" ou "l'enfer est à lui". Il est donc à contre-emploi dans un rôle de joli coeur. Il se fait d'ailleurs tabasser, et rouler le plus souvent. Cagney répète à n'en plus finir "I take nothing, from nobody", comme si il avait besoin de le répéter sans fin pour que le public y croit. Jack Carson est remarquable dans son rôle de patron véreux.

La Blonde framboise évoque la différence entre désir et compatibilité sentimentale : bien que Biff soit fou de Virginia, Amy cache derrière ses effrayantes paroles, pour l’époque, une tendresse et une fragilité épousant parfaitement les traits du futur dentiste. Une belle démonstration que le bonheur à deux ne répond pas toujours aux premiers élans du cœur, et encore moins à la fortune. Le récit, se déroulant à la fin du XIXème siècle, aborde également de nombreux détails croustillants qui confèrent un charme particulier à ce film au casting solide : droit de vote des femmes, découverte des spaghettis, scène géniale où se mêle jalousie, désir de rachat et comique, premières anesthésies au protoxyde d’azoten le fameux gaz hilarant , premières automobiles etc...

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