Snow Therapy , film franco-suédois de Ruben Östlund, sorti en 2014


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Distribution:

  • Johannes Kuhnke : Tomas
  • Lisa Loven Kongsli : Ebba
  • Vincent Wettergren : Harry, le fils
  • Clara Wettergren : Vera, la fille
  • Kristofer Hivju : Mats, l'ami
  • Fanni Metelius : Fanni, sa compagne
  • Karin Myrenberg : Charlotte, la femme libre

Fiche technique:

  • Titre français : Snow Therapy
  • Titre original : Turist
  • Titre international : Force majeure
  • Scénario et réalisation : Ruben Östlund
  • Direction artistique : Josefin Åsberg
  • Photographie : Fredrik Wenzel
  • Musique : Ola Fløttum
  • Production : Philippe Bober, Erik Hemmendorff et Marie Kjellson
  • Société(s) de production : Coproduction Office, Motlys, Plattform Produktion et Société parisienne de Production
  • Pays d’origine : Suède, France
  • Durée : 118 minutes
  • Date de sortie : 18 mai 2014 (festival de Cannes 2014)
    • 28 janvier 2015 (sortie nationale)

    Cannes 2014 : Prix du jury de la section Un certain regard

Quand l'avalanche s'est déclenchée, il était attablé avec sa femme et leurs deux enfants à la terrasse d'un café, dans une station de ski des Alpes. Quand l'avalanche s'est rapprochée, tout le monde a pris peur, et surtout lui, ce jeune papa suédois. Il a couru, il s'est enfui avec son portable, laissant sa femme et leurs deux enfants se débrouiller seuls. Tout le monde s'en est sorti. Sauf peut-être celui qui s'était mis à l'abri : le papa coupable de lâcheté va avoir des explications à donner.

Les quelques secondes de panique sur la terrasse vont virer à l’obsession dans la tête d’Ebba. Connaît-elle vraiment cet homme ? Peut-elle continuer à vivre avec lui ? Peut-elle pardonner le déni dont il fait preuve ? Plus il va essayer d’éviter le conflit, plus elle va chercher la confrontation, quitte à trouver des témoins pour faire comprendre l’abandon total qu’elle ressent. Le film pourrait ainsi s’apparenter à un psychodrame, pourtant le cinéaste y injecte une grande dose d’humour, un sens du ridicule et aussi une poésie contemplative qui s’éloignent complètement du genre.

Autour de cette situation particulière, mais transposable ailleurs qu'à la neige, Ruben Östlund a construit un film qui aborde à la fois l'observation de la société mais aussi les tourments intimes, et réussit à montrer comment, pour le père du film, tout se mêle, ses propres hantises et les tiraillements que la loi de la vie sociale, du collectif, provoque aussi en lui. C'est en creusant la question de l'homme, de son droit à l'erreur, de sa vulnérabilité, que le film ouvre des perspectives bien au-delà de la cellule familiale suédoise et met ses spectaculaires images d'immenses espaces enneigés au service d'une vision courageuse du père déchu, écrasé par ses responsabilités ou celles qu'on veut lui faire porter.

Déclarations du réalisateur Ruben Östlund
« Je suis parti de ma propre expérience de père qui essaie de partager les responsabilités au sein du foyer, explique Ruben Östlund. Etre un père moderne, c'est un combat ! Etre un homme dans la société d'aujourd'hui, c'est porter une certaine culpabilité, faire face à une certaine culpabilisation ! ».
« Le bon côté des choses, c'est que les Suédois essaient toujours de progresser dans le domaine de l'égalité. Mais il y a aussi une anxiété qui naît des attentes qu'on sent peser sur nous, des comportements que nous nous sentons forcés d'avoir en tant qu'hommes et femmes dans notre société. Chacun finit par se battre avec ses propres instincts pour se conformer à ce qui est bien. Mon film entre dans cette crise mais avec la volonté de chercher une harmonie, une façon d'être proche de l'autre et de s'accepter soi-même, en oubliant ce que la société attend de nous ».
« On dit que les hommes doivent pouvoir montrer leurs faiblesses, qu'il est bon qu'ils osent exposer cette part d'eux-mêmes : en un sens, c'est vrai. Mais pas trop ! Regardez le capitaine du Costa Concordia : est-ce qu'il retrouvera jamais son honneur ? Dans les films américains, ont voit des hommes qui perdent la face et qui finissent par se reconstruire. Mais dans la réalité, c'est différent : on ne retrouve pas forcément l'honneur qu'on a perdu. A cause du cinéma, on finit par n'aimer que les humains qui sont aimables. Moi, j'aime observer des situations dans lesquelles il devient impossible d'être une personne aimable ».

 

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