Le Rideau cramoisi film français d'Alexandre Astruc, sorti en 1953 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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Un jeune sous-lieutenant des hussards le Vicomte de Brassard, en garnison en province, évoque une étrange aventure à ses camarades. Le film est dépourvu de dialogues entre les acteurs, pour bien marquer le caractère de récit, dit par un narrateur différent du héros . Hébergé chez un vieux couple, il fait la connaissance d’Albertine, la fille de ses hôtes, en tombe amoureux et, après lui avoir fait une cour assidue, en fait sa maîtresse. Tout jeune sous-lieutenant, le vicomte logeait dans une maison, chez de vieilles gens. Un jour, leur fille Albertine revient de quelque pensionnat pour vivre auprès d’eux. Albertine est beaucoup plus qu’une très belle fille. Elle est impassible, comme L’Infante à l’épagneul de Velázquez. Elle paraît une archiduchesse égarée, « comme si le Ciel avait voulu se moquer d’eux », chez des « bourgeois vulgaires ». Elle paraît bien élevée, sans affectation, plutôt silencieuse. Quand elle parle, elle dit ce qu’elle doit dire, sans plus. Son air n’est ni fier, ni méprisant, ni dédaigneux. Cet air dit : « Pour moi, vous n’existez pas. » Jugeant la fille inaccessible, le vicomte de Brassard se laisse aller à l’indifférence. Chaque soir, il dîne à la table familiale sans prêter attention au fait qu’il est assis auprès d’Albertine. Un mois se passe avant que la main d’Albertine ne se pose sur la sienne. Le cœur du vicomte s’enflamme. Comment faire car Albertine ne quitte jamais sa mère. Elle ne sort que le dimanche, pour la messe ou pour vêpres. Le vicomte lui transmet un billet, le lendemain, toujours à table. Le surlendemain, il compte bien sur une réponse. Mais Albertine est maintenant assise plus convenablement, comme elle aurait dû l’être dès le premier soir, entre ses parents. Et rien dans sa physionomie ne ressemble à une réponse. Le jeune homme ne dort plus, espérant une lettre. Sa vie devient un affût. La belle reste impassible. Le vicomte ne peut que se replier sur sa chambre au rideau cramoisi, où quatre têtes de sphinx énigmatiques ornent les quatre coins du lit, où se tapit « mystérieux et blanc, dans le noir du coin, un vieux buste de Niobé ». Au bout d’un mois de tourments de tous les instants, en pleine nuit, le vicomte voit Albertine apparaître dans sa chambre, toujours aussi immobile et ferme. Elle a traversé à tâtons la chambre de ses parents, elle vient le rejoindre dans sa chambre et se donne à lui sans un mot d'explication. Pendant six mois, une nuit sur deux, elle traverse la chambre des parents et ils vont s'aimer avec la même intensité. C'est alors que survient un malheur. D'une façon inexplicable, Albertine vient mourir dans les bras du bel officier. Celui-ci, affolé et désireux d'échapper au scandale, ramenne la jeune fille dans sa chambre et prend la fuite comme lui à suggéré un ami colonel. Les questions restées sans réponses sont nombreuses et créent un climat
étrange et presque surnaturel: Cette histoire est-elle vraie ou inventée? Le récit de l’intrépide officier s'enfonce peu à peu dans une atmosphère d’« épouvante » qui, étrangement, provient de la seule présence des chétifs parents d’Albertine, « de très braves gens, aux mœurs très douces, et de très calmes destinées ». La symbolique du rouge, l’ambiguïté chère à Barbey, toute la part de mystère, d’étrangeté que contient cette nouvelle ont fasciné bien des esprits et donné lieu à bien des interprétations. Le véritable prénom d’Albertine (Albertine) annonce bien sûr Proust, grand admirateur de Barbey, dont il est proche par l’esthétique du mystère. Critique d'époque: |
Ciné-Passion
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