Les pages de Ciné-Passion . . .

Ces pages sont rédigées par et pour des passionnés du cinéma.
Pour nous joindre, déposer vos questions ou remarques: Ciné-Passion . . . . Les autres films cultes

Le cuirassé Potemkine , un film soviètique de Sergei M. Eisenstein, sorti en 1925

Distribution:

  • Aleksandr Antonov : Grigory Vakulinchuk
  • Vladimir Barsky : Commandant Golikov
  • Grigori Aleksandrov : Giliarovsky
  • Ivan Bobrov : jeune marin
  • Mikhail Gomorov : marin militant
  • Aleksandr Levshin
  • N. Poltavseva
  • Konstantin Feldman
  • Prokopenko
  • A. Glauberman
  • Beatrice Vitoldi : la femme à la poussette

Fiche technique:

  • Réalisation : Sergei M. Eisenstein
    Grigori Aleksandrov
  • Titre original : Bronenosets Potyomkin
  • Scénario : Nina Agadzhanova
    Sergei M. Eisenstein
  • Musique : Eric Allaman
    Vladimir Heifetz
  • Date de sortie : 1925
  • Genre : Historique et révolutionnaire
  • Durée : 96 mn
  • Production : Goskino (URSS)
  • Images : Vladimir Popov
    Eduard Tisse

voir le film dans son intégralité

Le film évoque la révolte en 1905 à Odessa d'une partie de la flotte et de la population.
Cet épisode historique raconte la mutinerie du cuirassé Prince Potemkine en 1905, qui déclencha une répression sanglante du pouvoir tsariste contre les habitants d'Odessa qui s'étaient solidarisés avec les marins en lutte.
On peut diviser le film en cinq actes
1) des hommes et des vers (la révolte gronde à bord);
2) le drame du gaillard d'arrière (exaspérés, les matelots jettent les officiers par-dessus bord; mais la mutinerie est jugulée);
3) le sang crie vengeance (meeting sur le port d'Odessa, autour de la dépouille d'un marin tué);
4) la fusillade sur le grand escalier (la foule est mitraillée par la troupe tsariste);
5) le passage de l'escadre (fraternité des mutins et des soldats).

Ce film a été sacré, à deux reprises au moins (1952 et 1958), «meilleur film du monde» par un assemblée international de cinéastes et de critiques, ce qui montre l'impact collossal qu'il a eu dans la première moitié du XXème siècle.
Le système d'Eisenstein (1898-1948), mis au point dès La grève (1924) et qui sera strictement codifié plus tard, est très influencé par le théâtre , l'opéra et la peinture constructiviste .
Autant qu'un film, Potemkine est une grandiose pantomime. Bien entendu, le cinéma amplifie cette dramaturgie par ses possibilités techniques et ses effets impensables à la scène. On peut prendre pour exemple les trois lions de pierre filmés successivement, que l'on croit voir se dresser comme s'ils étaient vivants.
Il n'hésite pas à en rajouter par rapport à la réalité historique, pour mieux faire passer son message. Ainsi toute la séquence, célébre mais inventée de l'escalier d'Odessa est d'abord un prodigieux exercice de style, une chorégraphie faite d'éclats, de ruptures et de leitmotivs visuels, avec le point d'orgue du cri de la mère à la poussette qui déchire l'écran.
Cette théâtralité sera encore plus sensible dans les derniers films. Elle vaudra à Eisenstein, de la part des instances dirigeantes, le reproche de « formalisme».

Licence : reproduction libre sous conditions Créative Commons Ciné-Passion . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire général