Pension d'artistes (Stage Door)
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Distribution:
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![]() Katharine Hepburn et Ginger Rogers |
Fiche technique:
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Intrépide et déterminée, Terry, une jeune femme issue d'une riche famille du Midwest, débarque à New York pour tenter sa chance au théâtre. Son père essaie de l'en dissuader, mais elle ne veut rien savoir, persuadée de parvenir seule à ses fins. Elle devient pensionnaire d'une maison de théâtre tenue par Mrs Orcutt. Aux Feux de la Rampe, les autres pensionnaires sont Linda Shaw, la petite amie d'Anthony Powell, un producteur philanthrope ; Judith Ganfield et Kays Hamilton, qui a tenu le rôle principal dans le dernier spectacle de Powell et qui espère avoir la même chance pour la prochaine saison. Sa co-locataire Jean Maitland, danseuse, ne l'aime pas beaucoup. Le père de Terry finance en secret la pièce de Powell, en espérant ainsi que sa fille échouera dans son premier rôle. Mais sa ruse prend un autre tour lorsque Kays, le cœur brisé car elle n'a pas obtenu le premier rôle, se suicide. Terry, émue par cette tragédie, se révèle être une grande actrice. A la fin de la première, Jean et Terry tombent dans les bras l'une de l'autre. Le film adapte une pièce à succès jouée à Broadway et qui s’attarde sur les différents destins d’aspirantes artistes féminines vivant en communauté dans une modeste et bouillonnante pension. Gregory La Cava a en plus de ses deux têtes d’affiche engagé un remarquable casting féminin qu’il oblige à vivre ensemble pendant quinze jours en amont du tournage. Sur les lieux, une assistante prend des notes où sont retenus les échanges les plus piquant dont beaucoup seront réutilisés dans le film. A l’écran, cela donne un naturel remarquable illustrant la complicité des actrices qui ont du mettre beaucoup de leurs propres sentiments et angoisses dans des situations qu’elles ont certainement connues. Gregory La Cava délivre un portrait contrasté, à la fois drôle et tragique des différentes locataires. Les grandes ambitions artistiques sont éclipsées par la recherche fébrile du prochain cachet et cette angoisse se dissimule chez la plupart par un détachement de façade qui occasionne des échanges vachards savoureux notamment par une Ginger Rogers à la gouaille irrésistible. Les situations, de la plus triviale à la plus pathétique illustrent également les hauts et les bas d’une carrière dans le monde du spectacle et la manière dont les hasards du destin peuvent se montrer providentiels comme terriblement cruels. L’ensemble du film joue de cette tonalité douce-amère avant de basculer ouvertement dans le drame sur la toute fin. Katharine Hepburn qui n’a jamais souffert ne s’accomplit en tant qu’actrice que par la traumatisante tragédie qui conclut le récit. L’émotion se fait bouleversante devant son jeu transfiguré sur scène et les yeux embués de ses amies spectatrices rongées par la même douleur. Le film se termine par le traditionnel "The show must go on" dans une jolie conclusion. Une possible étoile s’est éteinte au profit d’une autre, certaines s’envolent vers d’autres destins tandis que d’autres s’agrippent vaille que vaille à cette carrière et une nouvelle locataire prend place dans cette chaleureuse pension d’artiste. |
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