Party Girl

Party Girl , film français réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, sorti en 2014.

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Distribution:

  • Angélique Litzenburger : Angélique
  • Joseph Bour : Michel
  • Mario Theis : Mario
  • Samuel Theis : Samuel
  • Séverine Litzenburger : Séverine
  • Cynthia Litzenburger : Cynthia

Fiche technique:

  • Scénario et réalisation : Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis
  • Photographie : Julien Poupard
  • Production : Denis Carot et Marie Masmonteil
  • Sociétés de production : Elzévir Films
  • Montage : Frédéric Baillehaiche
  • Durée : 96 minutes
  • Dates de sortie : 15 mai 2014 (Festival de Cannes 2014)
    • 27 août 2014 (sortie nationale)

    Récompenses : Festival de Cannes 2014 , Prix d'ensemble (sélection « Un certain regard ») et Caméra d'or

Angélique a la soixantaine, une vie passée à boire et à faire boire les hommes dans un cabaret à la frontière allemande. Michel, un gros, un doux, lui demande sa main. Elle hésite, parce que la fête, elle aime toujours ça, Angélique. Et puis, elle accepte : ce sera, au moins, l'occasion d'une grande réunion de famille. Car Angélique a trois enfants dont elle ne s'est pas trop occupée, mais qui l'aiment, plus une quatrième qu'on lui a retirée, jadis et qu'elle aimerait bien revoir.

C'est, plus ou moins transposée, l'histoire d'un des trois réalisateurs, Samuel Theis. C'est, d'ailleurs, sa mère, Angélique Theis-Litzenburger, qui interprète le rôle principal. Ils sont trois à avoir signé ce film. Avec leur complice Samuel, Marie Amachoukeli et Claire Burger ont déjà remporté le Grand prix de Clermont-Ferrand (avec Forbach) et le César du meilleur court (avec C'est gratuit pour les filles).

Le travail des trois co-réalisateurs est un vrai travail d'équipe, sans aucune spécialisation de l'un ou de l'autre dans une tâche particulière. Ils écrivent avec précision chaque squence, mais laisse la place à l'interprétation des acteurs. La caméra saisit, en longs plans séquence, la vie tragi-comique de ces personnages, qui errent tous entre bons sentiments et mélancolie. Elle ne quitte presque jamais cette Angélique grandiose et pathétique, qui, par sa démesure, ressemble à une héroïne fellinienne.

« Ma mère est une party girl », voilà en quels termes Samuel Theis commence son discours au public assistant à la cérémonie de clôture du Festival de Cannes. Il y reçoit, entouré des bras de ses acolytes Claire Burger et Marie Armachoukeli, la Caméra d’or récompensant leur premier long métrage, sans oublier l’autre récompense d’ensemble dans le cadre de la sélection d’Un Certain Regard. Party Girl est le résultat d’une réalisation familiale, inspirée par l’histoire personnelle de Samuel, coécrite à trois, et avec la complicité de tous, à commencer par les acteurs non-professionnels.

À la fois cru et généreux, naturaliste et poétique, le film se situe sur un fil entre fiction et documentaire, sans gêne et avec même, de façon contradictoire, une certaine pudeur. Il se montre cruel lorsqu’il finit par devenir charnel. Party Girl relève le défi de ne pas ressembler à une émission de Strip-Tease tout en développant une force tragicomique du récit. Si Samuel Theis avoue avoir eu honte, durant son enfance, des manières et du look de sa mère, il lui rend un hommage émouvant en lui accordant le rôle principal de son premier film, pour dresser le portrait d’un personnage complexe et nostalgique.

L’attachement des trois réalisateurs pour leurs personnages souvent marginaux leur permet de les approcher et de mieux les filmer dans leur milieu de vie. Ils les représentent sans vulgarité ni complaisance au point de les rendre davantage vraisemblables et généreux. Ils circulent entre la boîte de nuit et la commune de Forbach en Moselle, deux espaces respectivement anxiogènes et lugubres en raison de difficultés économiques et sociales. Il en résulte une photographie terne parfois distillée dans des néons colorés : Party Girl est visuellement très abouti. On admire le style et l’ambiance dès le générique de début.

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