Ma’ Rosa, film philippin de Brillante Mendoza, sorti en 2016

Distribution:

  • Jaclyn Jose : Rosa, la mère
  • Andi Eigenmann : Raquel
  • Felix Roco : Jackson
  • Jomari Angeles : Erwin
  • Julio Diaz : Nestor, le père
  • Mark Anthony Fernandez : Castor

Fiche technique:

  • Réalisation : Brillante Mendoza
  • Scénario : Troy Espiritu
  • Producteur : Larry Castillo
  • Musique : Teresa Barrozo
  • Photographie Odyssey Flores
  • Montage : Diego Marx Dobles
  • Dates de sortie : 18 Mai 2016 (Cannes)
  • France 30 Novembre 2016

Récompense : Prix d'interprétation féminine pour Jaclyn Jose lors du Festival de Cannes 2016

Ma’Rosa a quatre enfants. Elle tient une petite épicerie dans un quartier pauvre de Manille où tout le monde la connaît et l’apprécie. Elle tient une petite échoppe sur la rue où elle vit avec son mari Nestor et ses quatre enfants, dont sa fille qui fait des études. Elle n’est pas commode, Ma’Rosa, mais toute sa famille l’aime. Or, pour survivre, Rosa et Nestor, qui se shoote lui-aussi, sont aussi dealers. Un jour ils sont arrêtés. Face à des policiers corrompus, les enfants de Rosa feront tout pour racheter la liberté de leurs parents.

Bientôt, les quatre enfants sont chargés de trouver la rançon réclamée par les policiers pour faire libérer leurs parents. Toute l’action ou presque de Ma’Rosa se déroule entre l’épicerie (le royaume de Rosa) et le commissariat underground (où elle n’est plus rien), double huis clos parfois interrompu par des trajets en voiture (autre huis clos). Cet enfermement asphyxiant propre au film noir est l’un des sujets du film, renforcé par l’unité de temps (quelques heures dans une nuit), la pluie qui tombe sans cesse, l’urgence de la situation, la chorégraphie familiale qui va obliger chacun des quatre enfants de ce conte à collecter des petites miettes pour former un pactole. Comme dans nombre de ses films précédents, Mendoza montre caméra à l’épaule, dans l’instant, les rues qui grouillent de monde, la misère, ce à quoi elle contraint une famille : un trafic minable sans enjeu véritable. Il n’y a chez Rosa et les siens aucune volonté maligne, aucune fortune non plus à se faire réellement. Tout est pourri au royaume de Manille, des braves gens aux représentants de l’ordre. Malgré la violence du film, sa description d’un monde impitoyable et extrêmement dur, où la vie n’a guère de valeur, il y a aussi une galerie de portraits extraordinaires (comme celui de Nestor, le mari) où les femmes sont mises à l’honneur : Rosa, certes (Jaclyn Jose a remporté le prix d’interprétation féminine à Cannes en mai dernier pour ce rôle), mais aussi cette figure féminine totalement secondaire qu’est la sœur de Nestor – un dragon plein de colère, à la Raimu, mais qui finira au bout du compte par donner de l’argent à la fille de Rosa. Pour toutes ces scènes, où la comédie parvient à infiltrer de la lumière, de l’humanité au cœur d’un monde extrêmement sombre, Ma’Rosa est un film saisissant et intense.

« Cinéaste de l’urgence et de la survie, Mendoza plonge ici encore plus loin que d’habitude dans un réel bouillonnant. Dans un décor incroyable, on crie, chante, bouffe et sniffe dans un même élan, même sous la pluie diluvienne qui menace de noyer la caméra. C’est le chaos, mais tout l’art de Mendoza est d’y naviguer tête baissée avec virtuosité. » Grégory Coutaut, filmdeculte.com

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