Distribution:
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Tatsuo Matsumura : le professeur Uchida
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Kyoko Kagawa : son épouse
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Hisashi Igawa : Takayama, étudiant
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Jôji Tokoro : Amaki, étudiant
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Masayuki Yui : Kiriyama, étudiant
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Akira Terao : Sawamura
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Takeshi Kusaka : Dr. Kobayashi
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Asei Kobayashi : Revérend Kameyama
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Hidetaka Yoshioka : le fils
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Yoshitaka Zushi : Tada
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Nobuto Okamoto : Ohta
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Fiche technique:
- Titre original :Mâdadayo
- Réalisation: Akira Kurosawa
- Scénario : Akira Kurosawa, d'après les travaux littéraires de
Hyakken Uchida.
- Musique : Shinichirô Ikebe
- Images :Takao Saito, Shoji Ueda
- Date de sortie : 1993
- Production : Daiei, Dentsu, Kurosawa productions, Tokuma Shoten
Publishing Co.
- Durée : 134 minutes
- Genre : adieu
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En 1943, après trente années d'enseignement de l'allemand, le professeur
Uchida décide de prendre sa retraite et de se consacrer à l'écriture de
livres.
Ses élèves, qui vouent une admiration sans borne à leur ancien professeur,
décide d'organiser chaque année, à l'occasion de son anniversaire, une
grande fête regroupant tous ses anciens élèves.
Le rituel de cette fête est immuable: le professeur doit prononcer un
discours puis boire une grande chope de bière, à la fin de laquelle il
doit prononcer sans faiblesse l'expression "Mâdadayo" ( "pas encore
prêt"). Il suit ainsi les paroles d'une comptine japonaise: il signifie
qu'il n'est toujours pas prêt à mourir.
Entre ces cérémonies, qui sont une sorte de fil rouge dans le film
et qui ponctuent la vie de l'ancien professeur, on le voit évoluer au
quotidien, entre petits bonheurs (le thé avec ses anciens étudiants),
et ses malheurs (la perte de sa maison, la fuite de son chat...) Ce dernier
évenement, alors qu'il pourrait sembler banal, devient en fait une véritable
tragédie pour Uchida. Celui-ci cesse de manger et sombre dans la dépression.
On pourrait lui appliquer la célèbre phrase de Lamartine: "un seul
être vous manque et tout est dépeuplé".
Dans son dernier film, Kurosawa, loin de nous dépeindre la chute d'un
homme vers la vieillesse et la mort, réalise au contraire un portrait
d'une incroyable jeunesse, pleine d'ironie et de tendresse.
A aucun moment du film, on ne tombe dans le pathos ou le larmoyant. A
83 ans, le vieux maître Kurosawa, qu'on ne peut s'empêcher de comparer
avec l'ancien professeur d'allemand, nous montre qu'il ne semble pas avoir
peur de la mort, et que la vieillesse est loin de tous les clichés habituels
(décadence physique et morale), pour se situer au contraire dans un retour
à l'état d'enfant (comme dans un cercle).
La fin du film accentue encore plus cet effet: le vieil homme, qui a eu
une attaque, est au bord de la mort mais pense à son enfance, filmée en
rêves par Kurosawa.
Par ailleurs, « Madadayo » appartient à la catégorie des oeuvres testamentaires,
fluides, simples, limpides, dégagées de toute préoccupation d’évolution,
de progrès ou de carrière, dans lesquelles un artiste arrivé au soir de
ses jours se permet juste de nous rappeler l’essentiel, que la mort d’un
chat peut changer la vie d’un vieillard ou que l’amitié est un sentiment
noble.
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