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Paris 1945. Diégo se rend chez Mme Lecuyer pour lui annoncer la mort de son mari, qu'il avait connu pendant la résistance. Arrivé chez elle, il retrouve Lecuyer sain et sauf. Ils vont dîner au restaurant, où un étrange clochard se présente ainsi : « Le destin c'est moi ». Il prédit à Diégo qu'il rencontrera cette nuit « la plus belle fille du monde ». Or Diégo ayant raté le dernier métro, Lecuyer et sa femme l'hébergent pour la nuit. Quand tout le monde semble endormi, Cri-Cri se lève ! Diégo le suit et se retrouve dans le chantier d'un entrepreneur de démolition (Sénéchal). C'est là que Diégo rencontre Matou (fille de Sénéchal) et femme de Georges, homme d'affaires, enrichi pendant la guerre, qu'elle vient de quitter. Pour Diégo la prophétie du Destin se réalise. Il danse avec Matou sur le thème célèbre des « Feuilles mortes ». Pendant ce temps, Guy Sénéchal se dispute avec son père, leur querelle se poursuit sur le chantier, où ils retrouvent Diégo et Malou. Guy Sénéchal s'en va prévenir Georges, et lui donne son revolver, malgré l'intervention du clochard-Destin qui tente vainement de les empêcher de se parler. Un peu plus tard, Diégo et Malou sortent d'un bistrot de cheminots. Georges arrive en voiture, tire et blesse Malou; Guy Sénéchal s'enfuit tandis que Diégo conduit Manou à l'hôpital. Guy Sénéchal marche, hagard, à travers les voies d'une gare de triage. Il est renversé par un train. A l'hôpital, Diégo et Georges apprennent que Malou est morte. Lorsque Diégo quitte l'hôpital, les rues commencent à s'animer. Au métro Barbès, les voyageurs du premier métro partent pour le travail. Véritable chef d' œuvre d'humour noir, rien ne manque à ce film de Marcel Carné. Nous plongeant en plein coeur de l'hiver glacial de 1945 qui succéda à l'été flamboyant de la libération, le réalisateur nous offre le spectacle d'un petit groupe d'individus aux destins irrésistiblement liés. Destin qui se promène dans les ruelles de ce quartier sous la forme d'un clochard au regard perçant et aux paroles trop franches pour être polies, magnifiquement interprété par Jean Vilar. Le récit est riche en rebondissements, sans pour autant négliger de soigner les personnages. A cet effet, Carné s'appuie sur un casting de rêve : Yves Montand, costaud des îles au grand coeur, Serge Reggiani, aussi beau que fourbe et cruel, Pierre Brasseur, mari fou amoureux de sa femme qui ne l'aime plus, Nathalie Nattier, une petite fille dans un corps de femme, et un Saturnin Fabre qui camoufle son amour pour ses proches derrière une carapace d'avarice qui se fissure tout au long du film. De plus les dialogues ainsi que le scénario sont de Jacques Prévert, véritable orfèvre en la matière. Je ne résiste d'ailleurs pas à vous délivrer une petite perle du genre : "Si tôt la guerre finie, les étrangers vont revenir, les touristes. Alors je m'installe à mon compte, comme Ciceron. Je leur ferais visiter Paris ! Même que je vais me spécialiser dans les taudis, comme ça je pourrais travailler à domicile". La bande originale de Joseph Kosma est inoubliable, d'une beauté rarement égalée. |
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