Les pages de Ciné-Passion . . .

Jean, jeune réalisateur de films publicitaires, est séropositif.
Bisexuel, il s'éprend d'une starlette, Laura, à laquelle il ne se résout à dévoiler son mal qu'après leur premier rapport amoureux. D'abord traumatisée, sa compagne décide d'assumer tous les risques, abandonnant son emploi et son foyer pour vivre auprès de son amant.
Mais celui-ci a d'autres liaisons, dont la découverte bouleverse la jeune femme. Le couple va de crise en crise. Laura aura la consolation d'apprendre qu'elle n'est pas contaminée.
Quant à Jean, il s'étourdira dans la fièvre de l'exaltation créatrice, refusant d'admettre qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre.

À l'origine de ce film, il y a une autobiographie, écrite par un garçon de trente ans, aux dons multiples (romancier, musicien, cinéaste), bisexuel et atteint du sida, qui misa ses dernières forces sur cette adaptation à l'écran.

Le titre des Nuits fauves éclaire bien le projet de l'auteur, qui s'en est expliqué: «Il suggère l'opposition entre l'obscur, les ombres de la mort et la lumière solaire, éclatante... C'est aussi une référence au fauvisme en peinture, dont on retrouve dans le film les couleurs primaires vives. »

L'oeuvre est gorgée d'un sensualisme cru, débridé, évoquant aussi bien la rage de peindre d'un Rouault que l'urgence à filmer son ego torturé d'un Fassbinder.

Les nuits fauves est devenu un film-culte et son auteur-interprète, décédé à trente-cinq ans, le martyr exemplaire d'un terrible fléau. Son impact sur les adolescents, que certains déplorent, tient au fait que loin de jouer les oiseaux de malheur, Collard débordait de vitalité. Il n'a pas filmé « la mort au travail mais la fureur de vivre.