La Joyeuse Suicidée (Nothing Sacred) film américain de William A. Wellman, sorti en 1937

Fiche technique:

  • Titre original : Nothing Sacred
  • Réalisation : William A. Wellman
  • Scénario : Charles MacArthur, Ben Hecht, Ring Lardner Jr. , d'après l'histoire de James H. Street
  • Photographie : Howard Greene
  • Montage : Hal C. Kern et James E. Newcom
  • Musique : Oscar Levant
  • Production : David O. Selznick, Selznick International Pictures
  • Durée : 77 minutes
  • Format : couleur, un des premiers films en Technicolor
  • Dates de sortie : 25 novembre 1937
    • France : 23 février 1938

Distribution:

  • Carole Lombard : Hazel Flagg
  • Fredric March : Wallace 'Wally' Cook
  • Charles Winninger : le docteur Enoch Downer
  • Walter Connolly : Oliver Stone
  • Sig Ruman : le docteur Emil Eggelhoffer, de Vienne

Wallace Cook, journaliste au Morning Star, est sanctionné par son patron pour lui avoir présenté un faux maharajah qui s'avère un cireur de chaussures. Affecté au sous-sol du journal, à la chronique nécrologique, il lui demande de lui donner une dernière chance, pour se réhabiliter et lui propose d'écrire une série d'histoires sur la malchanceuse Hazel Flagg. Miss Hazel Flagg fait partie des radium girls : elle a travaillé pour les montres Paragon, qui font vivre la petite ville perdue de Warsaw (état du Vermont, Nord-Est des États-Unis).

Quand, à la suite d'un épisode d'asthénie, son médecin, l'incapable Dr Downer, diagnostique un empoisonnement par le radium, son cas s'ébruite malgré la consigne de silence qui pèse sur Warsaw, entièrement contrôlée par la société Paragon, et Wally Cook vient enquêter. En fait, et le spectateur l'apprend dès le début du film, la jeune femme n'est pas malade, mais elle accepte, avec la complicité du docteur Downer de se rendre à New York pour y vivre, dans le luxe et les honneurs, aux frais du Morning Star, ses dernières semaines de « victime de la course à la prospérité américaine ».

S’en suivent alors pour le couple de héros une série de péripéties, parfois inégales, souvent délicieuses, qui n’auront que pour seul but de ridiculiser en long en large et en travers les excès d’une telle récupération médiatique. La Joyeuse Suicidée (Nothing Sacred) film américain de William A. Wellman

Si le métier de journaliste n’en ressort pas grandi et les goûts du grand public plutôt douteux, La Joyeuse Suicidée vaut davantage pour l’abattage de ses deux acteurs principaux qui s’inscrivent totalement dans la plus pure tradition de la comédie hollywoodienne d’alors, essentiellement basée sur la rencontre inattendue d’un homme et d’une femme que tout oppose mais qui finiront bien évidemment dans les bras l’un de l’autre. Souvent drôle, le film contient un beau moment d'émotion quand le couple, allongé derrière une caisse sur un quai, s'embrasse. On ne voit que leurs pieds qui dépassent et dont les différentes positions font deviner l'action, tandis qu'un lent travelling latéral découvre progressivement leur baiser.

William A. Wellman a réalisé quelques films marquants de la décennie 1930 comme l’excellent L’Ennemi public n°1 ou encore la toute première version d’Une étoile est née. Quel que soit le genre abordé, du film noir au western, Wellman ne s’est jamais totalement départi d’un arrière-plan social et politique, à l’instar de l’un de ses plus célèbres confrères de l’époque, Frank Capra. Comme lui et son célèbre L’Homme de la rue (1938) que l’on est tenté de penser en suivant les mésaventures de cette Joyeuse Suicidée. Dans le film de Capra, un journal montait de toute pièce le suicide d’un anonyme épuisé par la crise économique pour relancer ses ventes. Si L’Homme de la rue s’inscrivait plutôt dans une longue série de films rooseveltiens où la détresse du peuple américain restait palpable malgré le désamorçage presque systématique du drame par la comédie, La Joyeuse Suicidée ne prétend pas à la même portée sociale en restant avant tout un mélange léger de Screwball comedy et de film de journalisme.

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