Dogman, film italien de Matteo Garrone, sorti en 2018 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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Marcello, toiletteur pour chien, devient le martyr de Simone, un de ses amis mais une brute insensible. A travers cette relation qui prendra une forme sadomasochiste. Ce film décrit une Italie moribonde et froide, un enfer presque fantastique de béton écaillé, de vide et de rouille, privé des combats idéologiques et du maillage social d’hier, où ne subsistent que les rapports de force. La silhouette chétive et nerveuse de Marcello, toiletteur, mais aussi petit trafiquant se détache dans une zone périphérique désolée et indéterminée de bord de mer. Il devient le martyr d’une brute épaisse, d’une montagne en mouvement, insensible à toute forme de raisonnement ou d’empathie. Le bourreau gavé de cocaïne s’appelle Simone, bête humaine en survêtement jaune, terreur du quartier. Dogman est dérangeant car le sujet est traité sur le mode maître-esclave. D’abord, Marcello obéit, il se soumet, dans une relation perverse avec la brute, une impossible quête d’approbation qui dépasse la peur et la lâcheté pour toucher à un dégoût et un insondable renoncement. Il plie, jusqu’à risquer de perdre le peu qu’il possède, son entourage, sa liberté. Il plie, et puis il rompt, et subit autrement la contagion de la violence, dans une vengeance qui n’est qu’une autre forme d’autodestruction. Le film de Matteo Garrone contient, à l'évidence, une parabole politique, Simone incarnant le retour d’une barbarie venue du passé pour se nourrir, tout en les accroissant, de l’angoisse et du désarroi engendrés par la crise économique et morale de la société italienne en particulier, de l’Europe en général. «Dans ce monde de chiens, les canidés semblent finalement les seuls à qui l’on puisse se fier. Si le film impressionne par son réalisme et son âpreté, il emprunte autant au film noir qu’au documentaire et à la fable. Il est aussi l’occasion de (re)découvrir l’acteur Marcello Fonte. Un infime haussement de paupière, une esquisse de sourire, il dégage une douleur silencieuse, une solitude touchante. Avec une économie de jeu ahurissante, il transmet mille sentiments à la fois.» Nedjma Vanegmond, Marianne, 17 mai 2018
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