À l'Ouest, rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) film américain de Lewis Milestone, sorti en 1930


Distribution:

  • Louis Wolheim : Stanislas « Kat » Katczinsky
  • Lew Ayres : Paul Bäumer
  • John Wray : Himmelstoss, le facteur
  • Arnold Lucy : Pr Kantorek
  • Ben Alexander : Franz Kemmerich

Fiche technique:

  • Réalisation : Lewis Milestone
  • Titre original : All Quiet on the Western Front
  • Scénario : Maxwell Anderson, Del Andrews, George Abbott, C. Gardner Sullivan, Walter Anthony, Lewis Milestone, Im Westen nichts Neues d'Erich Maria Remarque, publié en 1929
  • Producteur : Carl Laemmle Jr.
  • Musique : Sam Perry et Heinz Roemheld
  • Photographie : Arthur Edeson
  • Montage : Edgar Adams et Milton Carruth
  • Noir et blanc- Mono - 35 mm
  • Dates de sortie : 21 avril 1930 (première mondiale à Los Angeles)
    • France : 21 novembre 1930
    • Allemagne : 4 décembre 1930

Lors de la Première Guerre mondiale, Paul Bäumer et ses amis de classe d'un lycée allemand se décident à s'enrôler volontairement pour répondre aux harangues patriotiques de leur professeur qui les exhorte à défendre la patrie et à se couvrir de gloire. Les uns enthousiastes, les autres ne voulant pas se singulariser. Bien vite, les adolescents se rendent compte qu'il n'y a pas que des bons côtés à la guerre : discipline absurde, désorganisation du front, sous-alimentation, attente insupportable sous les bombardements meurtriers, combats cruels, pertes énormes. Les médecins manquent et les blessés, s'ajoutant aux morts, finissent par mourir.

Au retour de Paul, après trois années au front, le professeur qui a convaincu ces jeunes de partir pour la guerre est en train d'en motiver d'autres. Paul lui déclare qu'il n'y a pas de bons côtés à la guerre et dit aux jeunes présents de ne pas écouter le professeur. Puis il retourne au front, devenu sa seule raison d'être.

Les années 1930 marquent le début d’une lutte nouvelle. Mouvements pacifistes et militants antimilitaristes se font de plus en plus nombreux. Le mouvement du « plus jamais ça » se met progressivement en place. Le film s’inscrit résolument dans la courant de ces idées politiques. Milestone est un des premiers à aborder la dure réalité de la guerre des tranchées au cinéma. De cette façon il force les spectateurs à se défaire du romantisme dont était en partie imprégné le cinéma jusque là. Le patriotisme et la gloire du gagnant sont absents de l’écran. Le message est clair, la guerre n’amène que misère, destruction et mort.

Le film est un succès énorme dans les salles américaines et fait rapidement parler de lui en Europe. Mais plusieurs pays bannissent le film dès sa sortie. C’est le cas de l’Italie fasciste, de la Hongrie, de la Yougoslavie, de l’Autriche et de la Bulgarie. Il était politiquement et militairement inconcevable pour ces pays de projeter cette éloge du pacifisme et de l’absurdité de la guerre. En France une adaptation dans laquelle la scène où des Françaises succombent au charme des Allemands est supprimée, est projetée et bien accueillie par le public. En Allemagne le film provoque des polémiques. Des militants nazis parlent de « mensonge juif », sabotent les projections. Des émeutes ont lieu et le film est interdit en Allemagne jusqu’en 1952.

Le film aborde la guerre d’une manière peu courante pour l’époque, car il est traité à partir du point de vue des soldats allemands. L’Allemand si souvent présenté en sanguinaire barbare dans d’autres films se révèle être identique aux soldats alliés. Le gâchis d’une jeunesse nationale est illustré par l’évolution de Paul, le personnage principal, et de ses camarades de classe. Leurs beaux rêves disparaissent et leur plaisir de vivre également. Lorsque Paul, en permission, revient dans son village il se rend compte qu’il ne s’y sent plus chez lui. Les tranchées, ses compagnons d’armes et la guerre sont maintenant son quotidien, à tel point qu’il décide de retourner au front avant même la fin de sa permission.

Un autre sujet abordé est l’incapacité des personnes éloignées du front à se rendre compte de ce qu’est réellement la vie dans les tranchées. Le professeur, la famille, même un cuisinier s’expriment et pensent comprendre ce qu’est la guerre et la vie de ces jeunes engagés. Toutefois leurs paroles trahissent toute l’étendue de leur ignorance.

Le film apporte de grandes nouveautés techniques pour son époque. L’apparition du cinéma sonorisé permet bien sûr de suivre les conversations mais de rendre réalistes les scènes de batailles. Le recours à la grue, utilisée ici pour la deuxième fois dans le cinéma hollywoodien permet de filmer des scènes de manière différente. Les scènes de bataille sont ainsi filmées en surplomb et offrent un champ très ouvert. Ce film présente aussi une véritable profusion de décors. Énormément d’argent et de matériel ont été mobilisés pour leur fabrication. Fils barbelés, tranchées, uniformes, matériels sont reconstitués avec minutie.

 

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