Les ailes du désir, un film franco-allemand de Wim Wenders, sorti en 1987 |
|
||
Distribution:
|
Fiche technique:
|
||
Dans un Berlin réel tout autant que révé, un
ange, Damiel, tombe amoureux d'une trapéziste française, Marion, et forme
le voeu de redevenir un mortel comme les autres. Un compagnon à l'âme
pure, le comédien Peter Falk, l'encourage dans ce changement de règne.
Ce film est une fable aux prolongements multiples, qui renoue avec l'âge d'or de l'expressionnisme, revisité par un témoin des mutations de la société contemporaine. Englués dans un mal-être qui les taraude au plus profond d'eux-mêmes, les Berlinois (c'était avant la chute du mur) restent indifférents à la venue parmi eux d'un couple d'anges pourtant soucieux d'apporter un peu de réconfort à la misère ambiante, Ces derniers sont-ils les messagers de la réunification d'un pays meurtri, qui n'en finit pas de panser les plaies du nazisme? L'Allemand Wim Wenders (né en 1945) retourne ici à son pays natal
et en dresse un tableau assez désenchanté (terrains vagues, artères lugubres,
bunkers constellés de graffitis, bibliothèque-nécropole). L'intercession de l'acteur Peter Falk, promenant parmi ces ruines sa défroque d'inspecteur Columbo, pourrait accréditer cette idée. Mais le commentaire off, très littéraire, de Peter Handke nous entraîne plutôt du côté d'une interprétation onorique de ce livre d'images, qui semble devoir davantage au poète Rainer Maria Rilke, inspirateur non crédité des deux auteurs. Les Ailes du desir permit à Wim Wenders de gagner un deuxième prix (après Paris, Texas) au Festival de Cannes en 1987 : il n'obtient pas la Palme d'or, mais le Prix du Meilleur réalisateur. Par ailleurs, il remporte l'European Film Award du Meilleur réalisateur et celui du Meilleur second rôle à Curt Bois en 1988. Les Ailes du desir donna lieu à une suite, Si loin, si proche (id., 1993) mais aussi à un remake, La Cité des anges (Brad Silberling, 1998). Le film est dédié, à titre posthume, à trois très grandes figures du cinéma : les réalisateurs Yasujiro Ozu, François Truffaut et Andrei Tarkovski. Le titre français, passablement éloigné du titre original (Der Himmel über Berlin, soit littéralement "le ciel au dessus de Berlin"), fut choisi sur initiative de Wim Wenders lui-même. |
Licence : reproduction libre sous conditions Créative Commons Ciné-Passion . . . . . . . . . . . . . . . . . Sommaire général