Le Train sifflera trois fois de Fred Zinnemann , sorti en 1952 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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Le shérif Kane vient de se marier et va prendre sa retraite. Il s'apprête à quitter les lieux avec son épouse. Mais une ultime épreuve l'attend : le train de midi doit amener un hors-la-loi qu'il a fait autrefois condamner, et qui est résolu à se venger. Il est 10 h 30, et son frère et deux complices sont déjà sur le quai de la gare. Les gens du village, les notables, l'adjoint du shérif sont morts de peur; pas question de lui prêter main-forte pour ce baroud d'honneur. Sa femme elle-même, une quaker hostile à la violence, préférerait fuir au plus vite, Kane décide de faire face. Seul, il viendra à bout des quatre malfrats. À midi un quart, tout sera terminé. Sans un mot pour ses concitoyens accourus pour le féliciter, il jettera à terre son étoile de shérif. Beaucoup plus qu'un western, ce film se veut une parabole sur le courage individuel affronté à la lâcheté collective. Hadleyville, petit village de l'ouest américain, vers 1870. L'Ouest sauvage présente enfin un visage humain, sûrement plus proche de la réalité historique. Depuis l'époque héroïque de La chevauchée fantastique (1939) de John Ford, le western a connu plusieurs mutations qui lui ont permis de survivre, en dépit d'un certain archaïsme, lié à sa forme et à son contenu. Le genre s'est humanisé, poétisé; il a rompu avec les stéréotypes d'antan, renouvelé son folklore, affiné ses structures; en bref il est devenu adulte. On a parlé, un peu hâtivement, peut-être, de « meta-western » à propos du Train sifflera trois fois. C'est qu'ici scénario, personnages, cadre ne sont plus que prétextes à affrontements psychologiques, dotés d'une profondeur qu'ils ignoraient auparavant. Le protagoniste cesse d'être le champion invincible à qui tout réussit; il est un être fragile, en butte à la couardise d'une communauté; le masque du virtuose de la gâchette craque pour laisser apparaitre le visage de l'homme seul, marqué par la peur et les doutes sur sa finalité de sa mission. De plus et mieux peut-être qu'une tragédie classique, Le train sifflera trois fois se déroule approximativement en temps réel, comme l'illustrent les plans récurrents montrant le cadran de l'horloge du bureau du shérif. L'action du film débute en effet à 10h40 pour se terminer peu après midi, et sa durée est de 84 minutes. Par ailleurs, le film est aussi une certaine allégorie du maccarthisme, l’attitude des habitants de la ville étant censé être le reflet de celle des professionnels du cinéma qui dénonçaient leurs collègues. Le scénariste Carl Foreman fut d’ailleurs placé sur la liste noire peu après sa sortie. Le titre original du film joue sur le double sens de l'expression high noon. Au sens propre, elle signifie plein midi, mais au sens figuré elle désigne l'heure de vérité. Récompenses:Le film fut distingué aux Oscars de 1952 :
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