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La Rivière sans retour (River of no return) de Otto Preminger, sorti en 1954

 

Distribution:

  • Marilyn Monroe : Kay Weston
  • Robert Mitchum : Matt Calder
  • Marilyn Monroe : Kay Weston
  • Rory Calhoun : Harry Weston
  • Tommy Rettig : Mark
  • Murvyn Vye : Colby
  • Douglas Spencer : Benson
  • Ed Hinton : un joueur
  • Don Beddoe
  • et Claire Andre, Jack Mather
Fiche technique:
  • Titre original : River of no return
  • Titre Français : La Rivière sans retour
  • Réalisateur : Otto Preminger
  • Scénario : Frank Fenton d'après une histoire de Louis Lantz
  • Photographie : Joseph La Shelle
  • Montage : Louis Loeffler
  • Chorégraphie : Jack Cole
  • Production : 20th Century Fox
  • Producteur : Stanley Rubin
  • Genre : western nostalgique
  • Durée : 91 minutes
  • Sortie : 23 avril 1954 (USA)
  • Couleur

En 1875, dans une ville du nord-ouest des États-Unis, Matt Calder vient rechercher son fils, Mark, âgé de dix ans. Matt est veuf et il vient de purger une peine de prison pour avoir tué un homme d'un coup de revolver dans le dos.
En réalité, il protégeait un ami qui allait être la victime du tueur.

Mark qui a fait la connaissance de Kay, une chanteuse de saloon rejoint son père qui vient d'acheter une ferme dans les environs. Peu après, Matt aperçoit Kay et Harry Weston, un joueur invétéré, sur un radeau, entraînés par le courant de la rivière. Il les aide à rejoindre la rive.
Weston doit rejoindre la ville en urgence car il veut faire enregistrer la concession d’une mine d’or qu’il a gagnée en trichant aux cartes. Il vole le cheval de Matt et lui laisse Kay. Or, les Indiens rôdent et la rivière est devenue la seule voie de communication, mais elle est parsemée de rapides.

Matt, son fils et Kay s'embarquent sur le radeau. Au cours d'une dispute, Kay fait allusion au passé de Matt devant Mark qui conclut à la lâcheté de son père. Après un voyage semé d'embûches, le groupe arrive en ville.
Kay va trouver Weston pour éviter la confrontation des deux hommes. Weston s'apprête à abattre Matt qui est désarmé. Mark fait feu sur Weston pour sauver son père. Kay retourne chanter dans un cabaret. Matt vient l'enlever de force. Tous trois vivront désormais dans la ferme. Happy end.

Avec la Rivière sans retour, Otto Preminger, qui est plus familier des atmosphères noires et urbaines signe sa seule incursion dans les terres du western. Il réussit à y transférer une certaine tension. Le cinéaste est l’un des premiers à expérimenter le tout nouveau procédé CinémaScope, et l’exploitation qu’il fait de l’écran large donne à ses protagonistes, à la sauvagerie de la nature canadienne et aux décors de saloon, une ampleur magistrale.

Le film de Preminger offre également à Marilyn Monroe l’une de ses meilleures prestations, y compris sa prestation musicale, puisque l’on se souvient encore des chansons qu’elle y interprète. Marilyn chante quatre chansons inoubliables: "River of no Return", "I'm Gonna File With my Claim", "One Silver Dollar", et "Down in the Meadow".
Par contre Marilyn fut à l'origine d'un conflit entre Otto Preminger et la Fox en la personne de Zanuck.
Sur le tournage, il s'était en effet heurté à Natasha Lytess qui était répétitrice de Marilyn Monroe et qui la faisait articuler outrancièrement.
Otto Preminger avait écarté Natasha Lytess du tournage, mais, à la demande de celle-ci, Marilyn avait télégraphié à Zanuck qu'elle menaçait de quitter le tournage.

Dans ce western singulier, l’aventure y est totale, mais le scénariste n'a rien négligé pour tenir la balance égale entre le spectacle de la violence de la nature et la vision des attitudes suggestives de Marilyn. Mais aucune de ces scènes n'est gratuite; au contraire, l'équilibre entre action et séduction aboutit à la reconnaissance de l’amour dans un monde qui n’accorde guère de place à ce genre de sentiments. La vivacité d’un récit qui multiplie les péripéties et sait pourtant ménager des pauses fait de ce film euphorique un spectacle réjouissant.

Ce western psychologique, précurseur des westerns modernes des années 1970, présente une allégorie de la liberté que chacun doit provoquer en lui-même pour atteindre le bonheur.
Le bonheur de "Rivière sans retour" est une notion surtout morale.
Ce film est par excellence le film de la libération. Au fur et à mesure des péripéties, les personnages se débarrassent, s'allègent de leurs préjugés, de leurs illusions comme de leurs biens matériels. Les étiquettes, les vieux démons, les idées fausses volent en éclats ou sont anéantis, tandis que les personnages forment peu à peu une vraie famille, découvrent avec une gravité teintée d'humour ce qui leur convient le mieux. La traversé du fleuve équivaut pour eux à un bain de jouvence d'où le spectateur sort lui aussi régénéré.

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