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Cette comédie musicale se situe dans le milieu des danseuses
de Revues. Le scénario joue sur l'opposition totale entre les caractères
des deux danseuses vedettes.
D'une part Lorelei Lee et d'autre part Dorothy Show . La première,
blonde naïve, n'est intéressée que par les hommes riches et le mot
diamant , la deuxième, brune à la répartie bien aiguisée, tombe
toujours amoureuse de clochards (en fait des hommes Honnêtes
mais peu fortunés) comme elle le dit si bien, et ce au grand désespoir
de son amie.
Car malgré tout ce qui les oppose, ces deux jeunes femmes sont
les meilleures amies du monde. Elles sont bien décidées à partir
en France pour découvrir Paris. Ce voyage est organisée par Lorelei
aux frais de son richissime futur époux, Gus Esmond. Elle s'embarque
sur un magnifique bateau avec Dorothy comme chaperon, toutes deux
surveillées de près par un détective privé Malone, engagé par Gus.
Les scènes de comédie musicale sont agencées dans ce film de telle
sorte qu'on ne peut pas les oublier. Le générique tout d'abord nous
met en bouche avec Lorelei et Dorothy chantant We're Just Two
Little Girls from Little Rock dans des magnifiques fourreaux
rouges à paillettes, fendus jusqu'à mi-cuisse (voir plus haut).
après une brève mise en place de la situation, le départ
du bateau permet d'enchaîner directement sur le très célèbre Bye
Bye Baby qui va d'un solo très enlevé de Jane Russel à un solo
très langoureux de Marilyn, en passant par des scènes de groupes
très sympathiques et rythmées.
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Le bateau démarre donc et c'est Dorothy qui commence aussitôt avec son
solo Is There Anyone Here for Love? Zigzagant au milieux d'athlètes
non-musclés, elle pétille d'insolence et installe parfaitement le côté
anti-machiste de son personnage.
Le choix de Hawks de ne pas faire de scènes musicales au cours de la traversée
laisse ainsi plus de place à l'intrigue et à la comédie.
Cette pause permet également de faire ressortir le numéro suivant, où
l'on retrouve les deux jeunes femmes sans le sous à la terrasse d'un café
parisien, chantant pour les badauds When love Goes Wrong, Nothing Goes
Right.
Nos deux charmantes demoiselles ainsi se retrouvent vite sur les planches
d'un grand cabaret parisien. Un rapide tour dans les coulisses nous apprend
que le numéro qui va suivre est à couper le souffle, et Marilyn démarre
le solo du film.
La scène est répétée toute la nuit avec Jack Cole, tournée onze fois de
suite et enregistrée directement avec l'orchestre à la demande de Marilyn,
et le résultat est là. Elle maîtrise la scène à merveille et brille de
mille feux, offrant des images inoubliables (pour la petite histoire,
c'est la scène que choisiront de diffuser toutes les chaînes de télé américaines
le jour de sa mort). Moment inoubliable pour nous, mais également pour
les personnages du film puisque dans la scène suivante, Dorothy voulant
imiter Lorelei reprend cette chanson dans une version beaucoup plus musclée.
La grande trouvaille de ce film est le duo Marilyn Monroe-Jane Russel,
qui fonctionne à merveille . Bien sûr pour faire le pendant de la blonde
rêveuse aux jolies fesses, il fallait une brune terre à terre à jolie
poitrine, mais il n'y a pas que l'aspect physique qui a pesé dans la balance.
En janvier 1953, Marilyn est à l'affiche du très remarqué Niagara, qui
pulvérise immédiatement tous les records. Marilyn y interprète quelques
unes de ses meilleures scènes, et symbole sexuel par excellence, remporte
le prix Redbook du meilleur espoir. Marilyn est donc au sommet du box-office
lorsque La Fox la place dans le casting.
Jane Russel quant à elle, est l'autre reine d'Hollywood. Devenue vedette
internationale pour son opulente poitrine à la suite de la campagne publicitaire
de son premier film The Outlaw (1941) qui fut censuré dès sa sortie (tout
le monde la connaît mais personne ne l'a vue dans un film), elle a la
notoriété adéquate pour former un duo de choc avec Marilyn.
Marilyn se sort merveilleusement du piège tendu par la Fox avec ce retour
au rôle de la blonde idiote qui avait marqué les débuts de sa carrière.
Forte de sa nouvelle renommée et soutenue, voire même encouragée, par
Jane Russell, elle prend le personnage au pied de la lettre avec beaucoup
d'aplomb et le transcende en ajoutant ses rires, ses clins d'œils et quelques
répliques de son cru dont la meilleure reste: "Je peux faire preuve
d'intelligence quand c'est important, mais la plupart des hommes n'aiment
pas ça".
De plus le film contient l'une des scènes les plus mythiques de l'histoire
des comédies musicales, le sublime Diamonds are Girl's Best Friends,
repris récemment par Nicole Kidman dans le film Moulin Rouge (2001).
Jane Russel quant-à elle, dénonce à travers son personnage le
machisme ambiant de l'époque et en profite pour enfin se montrer sur grand
écran et prouver ainsi à tous ces admirateurs qu'elle est non seulement
belle et à forte poitrine, mais qu'elle sait aussi excellemment jouer
la comédie, chanter et danser.
Gentlemen Prefer Blondes est la seule comédie musicale d'Howard
Hawks. Il y aborde deux sujets plutôt tabous pour l'époque : le sexe et
l'argent. Sans que Hawks ne le prémédite, son film s'est
transformé en une sorte de manifeste féministe d'avant-garde avec des
personnages principaux féminins à forts caractères et des seconds rôles
masculins qui se laissent embobiner sans rien dire, le summum étant la
scène où le détective privé fini en nuisette dans le couloir du bateau.
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