Les pages de Ciné-Passion :

• Judy Garland : Esther Blodgett/Vicki Lester
• James Mason : Norman Maine
• Jack Carson : Matt Libby
• Charles Bickford : Oliver Niles
• Tommy Noonan : Danny McGuire
• Lucy Marlow : Lola Lavery
• Amanda Blake : Susan Ettinger
• Irving Bacon : Graves
• Hazel Shermet : la secrètaire
• Lotus Robb : Miss Markham
• Rudolph Anders : Mr. Ettinger
• Willis Bouchey : McBride
• James Brown : Glenn Williams
• Blythe Daley : Miss Fusselow
• Percy Helton : William Gregory
• Valerie Vernon : Marian
• Frank Wilcox : Frank

Ce film est un remake fidèle du film homonyme de William A. Wellman qui en 1937 réalise une œuvre honorable mais beaucoup moins flamboyante. Il participera lui-même à la mise au point du scénario de 1954.

Norman Maine est un acteur vedette sur le déclin qui a sombré dans l'alcoolisme et joue les pique-assiette dans les réception d'Hollywood.
Lors d'un gala de charité, il découvre une jeune chanteuse, Esther Blodgett, et la fait engager par le directeur du studio.
Sous le nom de Vicky Lester, elle connaît une ascension triomphale. Elle épouse son mentor, qui promet de ne plus boire.

Mais leur bonheur est de courte durée. Norman Maine est de plus en plus oublié par le public, et le studio ne le sollicite plus. Il recommence à boire et doit subir une cure de désintoxication. À sa sortie, il cède de nouveau à son vice, fait irruption à la cérémonie au cours de laquelle Esther reçoit un Oscar, et provoque un scandale.
Esther confie à Niles sa décision d'abandonner sa carrière pour se consacrer entièrement à son mari. Norman, qui a surpris la conversation et ne veut pas être un poids pour sa femme, se suicide.
Surmontant sa douleur, Vicky revient à la scène et se fait ovationner sous le nom de Mme Norman Maine.

Le cinéma nous a livré de très nombreux films sur le thème de la grandeur et de la décadence des stars, il a brodé à l'envi sur les heurts et les malheurs du cinéma, chaque génération fournissant un nouvel exemple introspectif de ces gloires soudaines et de ces vies gâchées.

Nourri dans le sérail, George Cukor (1899-1983) fut l'un des premiers à traiter ce sujet douloureux. Il nous donne, en 1932, What Price Hollywood ? Il y revient vingt ans plus tard, en tournant ce remake du film de William A. Wellman Une étoile est née (1937, avec Janet Gaynor).

Dans cette mise à nu des drames du show business, la version Cukor/Garland nous enchante, autant qu'elle nous touche.
La forme agréable de la comédie musicale est là pour masquer le caractère tragique des drames humains engendrés dans ce milieu sans pitié.
Le film est très largement autobiographique pour l'actrice principale : Judy Garland fut en effet une étoile lancée très jeune, comme Vicky lester, et qui déclina vite sous l'effet de l'alcool et des tranquillisants, comme Norman Maine.
Son personnage de femme marquée est très loin du cliché que l'on pourrait supposer, il apparaît comme l'envers tragique des rôles qu'elle joua sous la direction de Vincente Minnelli, dans Le pirate par exemple.

Pour souligner la beauté tragique de l'ensemble, ce fascinant psychodrame est réalisé selon une technique d'une richesse remarquable. S'inspirant des tableaux de David, George Cukor traite le CinémaScope avec une maîtrise qui n'a aucun égal pour l'époque. Son travail sur la couleur, qui oppose les teintes froides de la vie au bariolage du spectacle, est de premier ordre.

Récompenses:

• Oscars 1955 : 5 nominations pour James Mason ; Judy Garland; décoration ; costumes ; musique originale (chanson)
• Golden Globes, USA 1955: 2 prix dans les catégories : meilleur acteur et meilleure actrice dans une comédie musicale pour James Mason et Judy Garland