Amarcord, un film italo-français de Federico Fellini , sorti en 1974 |
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Distribution:
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Fiche technique:
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Amarcord est une vaste fresque, dans laquelle le metteur en scène
brosse, à travers une foule de personnages contrastés et hauts en couleur,
l’histoire de Rimini, alors sous la férule du fascisme mussolinien (les
années 1930). Rimini, ville natale du metteur en scène, représenté par
le personnage de l’avocat , l’homme à la bicyclette, contestataire féru
d’histoire et d’art. Miranda Biondi est la mère de Titta. Gardienne du foyer et des bonnes mœurs de la famille, elle est incontournable, indispensable. Mais l’épouse d’Aurelio, entrepreneur en bâtiment, peut-être belle jadis, a perdu tout pouvoir de séduction tant elle est usée par la vie et déçue par l’amour. Hystérique et ronchonne, souvent au bord de la crise de nerfs, elle vieillit mal et meurt avant la fin du film. Uniquement occupée et préoccupée par les tâches ménagères, elle est entichée de Pataca son frère. Un incapable et un parasite tout juste bon à faire le pitre, à manger comme quatre, à jouer les dandies et à frayer avec les fascistes. Viennent ensuite les femmes convoitées par l’adolescent. La buraliste, aux formes plus que plantureuses, toute en croupe et en seins. Titta ne résiste pas à l’envie de lui rendre visite. Mais il est inexpérimenté et rougit un soir, après la sortie de la classe, dans le face à face inégal auquel il a voulu s’affronter. La buraliste, une grosse fausse blonde pleine de fougue et de désirs pour Titta, l’invite à s’approcher et lui plonge la tête entre ses énormes seins. Titta suffoque entre les mamelles qui le faisaient tant rêver. La buraliste se ressaisit, remet de l’ordre dans son tricot étroit et renvoie le jeune godelureau à sa mère avant que les choses n’aillent trop loin. Le galopin file sans demander son reste. La ville de Rimini compte, parmi ses habitants, les fous et les putains. La Volpina est une figure dans la ville, au même titre que « la gente per bene ». Elle est la prostituée de Rimini et chacun la connaît. Mais c’est une prostituée « hors la loi ». Elle vit à l’écart des autres. Tous sont passés, un jour ou l’autre, sous ses fourches caudines. Titta aussi rêve d’elle, bien qu’il en ait peur. Il faut dire que Volpina (la renarde) a tout d’une sauvageonne, depuis la tignasse jusqu’aux yeux qu’elle roule pour attirer le chaland entre ses griffes. Et puis, elle a l’air d’une folle la Volpina, elle est un peu dérangée. Elle passe son temps à errer sur les plages désertes à la recherche de son « chat ». Mais nul n’est dupe ! Elle agace les hommes par ses outrances et ses exhibitions. Elle incarne, Volpina, la prostitution sans le vernis. Le dérèglement des sens à l’état de nature. Sans chichis et sans retenue. Volpina a une fille, Aldina . Aldina est tout son contraire, réservée
et douce, timide. Ciccio est amoureux fou d’elle. Mais il ne l’intéresse
pas. Enfin vient la Gradisca . La plus belle femme de Rimini. La plus
élégante, la mieux pomponnée, la plus convoitée de toutes les femmes de
la ville. La plus tendre, la plus mélodramatique, la plus touchante. Elle
est coiffeuse, mais pas seulement. Il ne lui déplait pas de plaire et
elle se laisse admirer. Nul ne lui résiste et chacun porte gravé dans
son cœur le sourire de la Gradisca et ses œillades encourageantes. Le
soir, elle déambule dans les rues de la ville, parfois avec les nouvelles
recrues, invitées par les fascistes. Titta, encouragé par ses silences, hasarde une caresse sur la cuisse affriolante. Et Gradisca fait semblant de ne pas comprendre, remet la main du jeune homme à sa place. Rouge de honte, le jeune présomptueux glisse dans les profondeurs du fauteuil et s’efforce de suivre la séance. Finalement, il en est quitte pour s’offrir une bonne petite confession avec « ave » et « pater » en bonne et due forme. Quant à Gradisca, qui ne cesse de rêver de Gary Cooper, elle attend son prince charmant. Elle languit. Et un beau jour, le voilà qui surgit, aussi inattendu que l’immense paquebot de croisière, le Rex, tout illuminé de girandoles et de paillettes, qui fait son apparition au large de la plage. Symbole de pouvoir, de richesse inaccessible et de progrès. La Gradisca se marie. Son départ marque un grand changement. Rien ne sera plus comme avant. Anecdote curieuse, lors de sa sortie en Union soviétique deux scènes furent censurées, au grand dam de Fellini, invité officiellement, qui essaya de convaincre les autorités de revenir sur leur décision : la scène de masturbation dans la voiture et la scène chez la buraliste à l'imposante poitrine. Récompenses:
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