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Claude Chabrol

cinéaste français

(biographie) (filmographie)

Paris 24 juin 1930 -


Filmographie :

  • 1959 : Le beau Serge
  • 1959 Les Cousins
  • 1959 À double tour
  • 1960 Les Bonnes Femmes
  • 1961 Les Godelureaux
  • 1962 Les sept Péchés capitaux ( sketch L'avarice)
  • 1962 L'Œil du Malin
  • 1963 Ophelia
  • 1963 Landru
  • 1964 Les plus belles Escroqueries du monde (sketch L'homme qui vendit la Tour Eiffel))
  • 1964 Le Tigre aime la chair fraîche
  • 1965 Paris vu par...(sketch La Muette)
  • 1965 Marie-Chantal contre docteur Kha
  • 1965 Le Tigre se parfume à la dynamite
  • 1966 La Ligne de démarcation
  • 1967 Le Scandale
  • 1967 La Route de Corinthe
  • 1968 Les Biches
  • 1969 La Femme infidèle
  • 1969 Que la bête meure
  • 1969 Le Boucher
  • 1970 La Rupture
  • 1971 Juste avant la nuit
  • 1971 La Décade prodigieuse
  • 1972 Docteur Popaul
  • 1973 Les Noces rouges
  • 1974 Nada
  • 1975 Une Partie de plaisir
  • 1975 Les Innocents aux mains sales
  • 1976 Les Magiciens
  • 1976 Folies bourgeoises
  • 1977 Alice ou la Dernière Fugue
  • 1978 Les Liens de sang
  • 1978 Violette Nozière
  • 1980 Le Cheval d'orgueil
  • 1982 Les Fantômes du chapelier
  • 1984 Le Sang des autres
  • 1985 Poulet au vinaigre
  • 1986 Inspecteur Lavardin
  • 1987 Masques
  • 1988 Le Cri du hibou (d'après un roman de Patricia Highsmith)
  • 1988 Une Affaire de femmes
  • 1990 Jours tranquilles à Clichy
  • 1990 Docteur M
  • 1991 Madame Bovary
  • 1992 Betty
  • 1993 L'Œil de Vichy
  • 1994 L'Enfer
  • 1995 La Cérémonie
  • 1997 Rien ne va plus
  • 1999 Au coeur du mensonge
  • 2000 Merci pour le chocolat ( prix Louis-Delluc)
  • 2002 La Fleur du mal
  • 2004 La Demoiselle d'Honneur
  • 2006 L'ivresse du pouvoir

 


 

Filmographie sélective (comme acteur, crédité au générique):
Claude Chabrol apparait souvent dans de petits rôles, un peu à la façon d'Hitchcock, soit dans ses films, soit dans ceux de ses amis, lorsque Stéphane Audran tient un rôle important.

Biographie

Claude Chabrol est né à Paris, le 24 juin 1930.
C'est un fils de pharmacien et il dévore la Comtesse de Ségur. Il débute dans le cinéma dés l'âge de 12 ans comme projectionniste dans un garage d'un petit village de la Creuse.
Après ses études secondaires, il se lance dans des études de Droit, puis une licence de lettres et des études de pharmacie. Déjà rusé, il gagne son argent de poche en écrivant de fausses dédicaces d ‘Hemingway et de Faulkner et profite du snobisme parisien pour en tirer un bon prix.
Claude Chabrol entre aux "Cahiers du Cinéma" en 1953, ses amis François Truffaut et Jacques Rivette y font déjà leurs premières armes depuis quelques mois. C'est d'ailleurs grâce à eux, rencontrés à la Cinémathèque de Langlois et dans les ciné-clubs du Quartier Latin, que Chabrol a pu être introduit auprès d'André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, fondateurs de la toute jeune revue de cinéma à couverture jaune.
Dès ses débuts il défend la "politique des auteurs", pas encore strictement définie, mais déjà présente en puissance. A propos du film Chantons sous la pluie de Kelly et Donen, Claude Chabrol écrit : "il s'agit bien, cette fois, d'un film d'auteur, ce qui est rare dans ce genre de production". Le jeune critique cherche alors à convaincre ses lecteurs qu'à l'intérieur même du carcan des studios hollywoodiens, un réalisateur, malgré les règles et les conventions qui régissent les productions, peut imposer son style pour ainsi se positionner en véritable auteur de film
. Chabrol reprendra ces idées quelques numéros plus tard pour partir à la défense d'Alfred Hitchcock, considéré alors par la critique comme simple technicien efficace et non comme un auteur à l'univers passionnant.
En 1957, il publie avec Éric Rohmer un livre sur Alfred Hitchcock.
Il participe ainsi au lancement de la Nouvelle Vague française en étant critique aux Cahiers du cinéma.

Ses premiers films

Il se marie très jeune à une riche héritière ce qui lui permet de fonder sa société de production. Il produit, pour démarrer, un court métrage de Jacques Rivette, Le Coup du berger (1956) avec Jean-Claude Brialy et François Truffaut, dont il est aussi scénariste. Il peut réaliser ses premiers films.
Le beau Serge en 1959 avec Jean-Claude Brialy, un drame campagnard qui dénote avec ses futurs thèmes de prédilection, sera son coup d'essai en tant que réalisateur, d'emblée couronné par un succès commercial conséquent.et
Les Cousins qui sort la même année est une crépusculaire étude de mœurs dans un Paris partagé entre existentialisme et misère..
Il montre déjà son originalité et son regard à la fois féroce et plein d'humour.
L'année suivante, il est mal compris avec Les bonnes femmes où l'on trouve une vision acide des femmes. La bêtise de ces femmes pathétiques effraie le public qui se sent visé et méprisé.
Claude Chabrol divorce pour épouser en 1964 la comédienne Stéphane Audran, qui sera très souvent son interprète.

La maturité

La bêtise va devenir un des thèmes clés de l'œuvre de Chabrol qui se dit fascinée par elle : "la bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a ses limites tandis que la bêtise n'en a pas. Voir un être profondément bête, c'est très enrichissant et l'on a pas à le mépriser pour autant." Les Godelureaux, l'année suivante, ne rencontre pas plus de succès. Il se lance alors dans la réalisation de films d'espionnage souvent parodiques et toujours plein d'humour, mais boudés par la critique.

Il renoue avec le succès à partir de 1968 avec une série de films : Les Biches, La femme infidèle (1969), Que la bête meure (1969), Le boucher (1970). Claude Chabrol aime s'entourer de ses acteurs fétiches et on y retrouve Michel Bouquet, Jean Yanne et toujours et encore sa femme, Stephane Audran.
Il poursuit son analyse décapante des mœurs de la petite bourgeoisie avec Docteur Popaul (1972) ou Violette Nozière (1978) où apparaît la jeune Isabelle Huppert qui deviendra l'égérie du cinéma de Claude Chabrol dans les années 80-90.
En 1982, il adapte un roman de Simenon, Les fantômes du chapelier, véritable tableau des mœurs d'une petite ville de province. Le film est empreint d'une violence inquiètante, retenue et intériorisée que l'on retrouvera dans Masques en 1987.

Les années 1990 sont peu être plus que jamais les années Chabrol avec des chefs d'œuvre comme La cérémonie (1995) servie par les interprétations époustouflantes de Sandrine Bonnaire et d'Isabelle Huppert, inquiétantes dans leur folie ordinaire, ou encore L'enfer (1994) avec la très belle et troublante Emmanuelle Béart et le très torturé François Cluzet.

Le style de Chabrol

A l'inverse d'un Resnais mûrissant longuement chaque œuvre, Claude Chabrol a tourné beaucoup de films, plus de cinquante, rejoignant ainsi Jean-Luc Godard. Rien ne va plus est son cinquantième film en 1997.
Bien sûr certains de ces films sont des films alimentaires fait pour renflouer sa société de production (et payer ses impôts, selon ses propres aveux !) : ainsi la série des “Tigre”, sans compter des séries pour la télévision.
Mais il sait aussi prendre des risques comme par exemple en 1980, en se lançant dans l'adaptation du Cheval d'orgueil, le roman breton de Pierre Jakez-Elias, avec des comédiens peu connus du grand public.

Claude Chabrol a été marié avec Stéphane Audran de 1964 à 1980. Son épouse actuelle, la troisième, est Aurore Paquiss, actrice.


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